Stimulée par un carnet de commandes bien garni, Bombardier Aéronautique (T.BBD.B) a entrepris d'accélérer la cadence de production de ses biréacteurs régionaux à Mirabel.

Stimulée par un carnet de commandes bien garni, Bombardier Aéronautique [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] a entrepris d'accélérer la cadence de production de ses biréacteurs régionaux à Mirabel.

L'avionneur a interrompu le programme de mises à pied qu'il avait annoncé en octobre dernier et envisage même la possibilité de rappeler un certain nombre d'employés.

Un porte-parle de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne, a précisé qu'un tel rappel toucherait moins de 100 employés dans la région de Montréal. L'interruption du programme de mises à pied permet de conserver 95 postes de production.

«L'augmentation de la cadence est en train de se faire, a déclaré hier le président de Bombardier Aéronautique, Pierre Beaudoin, à l'occasion de la divulgation des résultats du deuxième trimestre de Bombardier. Nous avons eu la confirmation de nos fournisseurs dernièrement, c'est pour cela que nous l'annonçons.»

L'action de catégorie B de Bombardier a grimpé de 8% pour atteindre 6,19$ hier à la Bourse de Toronto.

Il y a un an, l'usine de Mirabel produisait un biréacteur régional tous les trois jours, soit 77 appareils par année. La faiblesse du carnet de commandes a toutefois forcé Bombardier à annoncer en octobre dernier une importante réduction de la cadence pour la ramener à un appareil aux cinq jours, soit 50 par année.

Cette réduction devait se traduire par 1330 mises à pied, soit 485 dans la région de Montréal et 645 à Belfast. En outre, Bombardier se préparait à licencier 200 cadres et employés non syndiqués dans ses bureaux administratifs de Montréal et de Toronto.

Jusqu'à présent, Bombardier a effectué 874 mises à pied, dont 390 dans la région de Montréal. Seulement 45 postes administratifs ont été éliminés à Montréal et Toronto.

Bombardier vient d'annoncer sa décision d'augmenter sa cadence de façon à produire un biréacteur tous les quatre jours, ce qui lui permettra de construire 57 appareils au cours du prochain exercice.

«Nous continuons à évaluer le marché pour voir si nous devrions revenir à une cadence d'un appareil tous les trois jours, a déclaré M. Beaudoin. Mais avec la présente augmentation de la cadence, on ne parle plus de mises à pied. On parle de stabilité, et de voir si dans certains cas, on devrait rappeler certains employés.»

Pour Bombardier, la question de la stabilité est importante. On veut éviter de recourir fréquemment à des ajustements de production.

«Nous essayons de prévoir ce que nous pouvons faire dans les trois prochaines années», a indiqué M. Beaudoin.

Au syndicat, on se réjouit.

«C'est positif, on voit la lumière au bout du tunnel, s'est exclamé Dave Chartrand, président de la section locale 712 de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (FTQ). Il y avait de l'insécurité dans l'usine, mais maintenant, les gens ne se sentent plus près de la porte.»

Bombardier Aéronautique a reçu 84 commandes d'appareils régionaux au deuxième trimestre, dont 54 pour des biréacteurs, comparativement à neuf pour la même période de l'exercice précédent.

M. Beaudoin ne s'est pas montré inquiet au sujet des restrictions imposées par les autorités américaines et canadiennes aux exploitants des plus anciens modèles de biréacteurs régionaux de Bombardier, les CRJ100, 200 et 440. Au cours des dernières années, des centaines de ces appareils ont éprouvé des problèmes au niveau des panneaux mobiles situés à l'arrière des ailes, surtout par temps froid.

«Nous avons évalué la situation avec les exploitants et nous avons conclu qu'il n'y aura pas d'impact significatif sur leurs opérations et qu'il n'y aura pas non plus d'impact significatif sur nos résultats», a déclaré le président de Bombardier Aéronautique.

L'entreprise travaille sur une solution temporaire qui permettra de régler le problème avant l'hiver. Une solution permanente devra faire l'objet d'une certification au cours de l'hiver.

Les analystes ont bien accueilli hier les résultats de Bombardier pour le deuxième trimestre. Les revenus ont augmenté de plus de 14% par rapport à la même période de l'exercice précédent pour atteindre 4 milliards US.

Le bénéfice avant éléments spéciaux a atteint 91 millions, soit 5 cents par action, ce qui correspond aux atteintes des analystes. Le deuxième trimestre de l'exercice précédent avait donné lieu à un bénéfice de 57 millions, soit 3 cents par action.

Le seul élément véritablement négatif était déjà connu: la radiation du placement de Bombardier dans Metronet, le vaste projet de rénovation du métro de Londres, qui atteint 162 millions, soit 5 cents par action.