On la voyait comme la plus susceptible de créer de la valeur pour les actionnaires. Et puis coup de théâtre: Telus (T.T) s'est retirée de la course à l'achat de BCE (T.BCE), invoquant les «lacunes du processus de soumission».

On la voyait comme la plus susceptible de créer de la valeur pour les actionnaires. Et puis coup de théâtre: Telus [[|ticker sym='T.T'|]] s'est retirée de la course à l'achat de BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]], invoquant les «lacunes du processus de soumission».

Tout le monde, depuis, se demande pourquoi. Iain Grant, directeur général de la firme de consultants Seaboard Group, a une hypothèse qui n'a rien à voir avec la peur de soulever la colère des autorités antimonopoles. Il croit que Telus a peur... des litiges engagés contre Bell.

Bell a reconnu samedi que Telus n'avait pas eu accès aux mêmes données que les consortiums privés qui voulaient aussi l'acheter. Mais pour M. Grant, ce n'est pas un manque d'informations financières qui a poussé Telus à se retirer de la course. «Ils n'ont pas eu accès à toutes les données, sauf qu'ils savent comment les entreprises de téléphonie fonctionnent.Ce qu'ils ne connaissent pas, c'est l'effet de certains litiges, continue l'analyste. Et je crois que ce qui les tracasse le plus, ce sont les litiges concernant Téléglobe.»

Quand Bell a largué sa filiale Téléglobe, en 2002, un consortium de prêteurs a avalé la décision de travers. Ils avaient prêté l'argent à Téléglobe en croyant que BCE était derrière l'entreprise. Lorsqu'elle s'est retirée et que Téléglobe a fait faillite, ils ont intenté des poursuites contre BCE, qui durent toujours.

«Telus voulait voir quelle était la défense de Bell, quels fonds de prévoyance ils ont mis en place, quels sont les risques potentiels, dit M. Grant. Et Bell n'a pas voulu le montrer à Telus. Et je crois que c'est ce qui les rend hésitants. Si vous ajoutez à ces points d'interrogation la façon dont ils ont été traités au cours du processus, ils (Telus) ont des raisons d'être un peu vexés.»