Réunis en assemblée extraordinaire, les actionnaires du fabricant de produits d'emballage Intertape Polymer (T.ITP), de Montréal, ont rejeté massivement, jeudi, le projet de vente au fonds d'investissement privé américain Littlejohn.

Réunis en assemblée extraordinaire, les actionnaires du fabricant de produits d'emballage Intertape Polymer [[|ticker sym='T.ITP'|]], de Montréal, ont rejeté massivement, jeudi, le projet de vente au fonds d'investissement privé américain Littlejohn.

En personne ou par procuration, pas moins de 70 % des détenteurs de droits de vote se sont prononcés contre le projet de transaction. Quelque 85 % des détenteurs de droits de vote se sont exprimés.

Pour que la vente aille de l'avant, il aurait fallu que les deux tiers des actionnaires l'appuient.

Littlejohn III LP, un fonds de la firme Littlejohn & Co. LLC de Greenwich, au Connecticut, proposait 4,76 $ US comptant par action, soit 195 M$ US, plus 305 M$ US pour racheter la dette d'Intertape.

Le groupe de dissidents est dirigé par Eric Baker, président d'Altacap Investors et ancien administrateur d'Intertape, et Melbourne Yull, fondateur du manufacturier et PDG jusqu'à l'année dernière.

Les dissidents reprochent au président du conseil d'administration d'Intertape, Michael Richards, et au PDG par intérim, Dale McSween, d'avoir accepté une offre trop peu généreuse de la part de Littlejohn.

En début de soirée, jeudi, les deux camps se sont entendus pour assurer une «transition ordonnée».

Ainsi, le conseil d'administration provisoire d'Intertape sera composé de MM. Baker, Yull et McSween.

M. Richards avait prévenu que le rejet de l'offre de Littlejohn pourrait se traduire par des problèmes avec les prêteurs d'Intertape.

Selon lui, la proposition des dissidents n'était pas suffisamment claire pour être viable. Ces considérations n'ont visiblement pas influencé les actionnaires.

Les dissidents se proposent de nommer Melbourne Yull au poste de président exécutif d'Intertape pour une période de trois à six mois et d'installer par la suite un nouveau PDG d'ici six mois.

Ils veulent examiner les possibilités de financement qui s'offrent à Intertape et, s'il le faut, mobiliser des capitaux.

Au début de l'assemblée, Michael Richards a souligné que 34 parties avaient signé avec Intertape un accord de confidentialité pour consulter les livres de l'entreprises, et que 11 d'entre elles avaient soumis des offres de rachat.

Certains ont proposé d'acquérir la compagnie en entier ou en partie, tandis qu'une firme a proposé à Intertape de la refinancer.

«Nous avons examiné toutes ces possibilités et nous avons conclu que celle qui était dans le meilleur intérêt des actionnaires était celle (de Littlejohn)», a déclaré M. Richards. «Le processus a été approfondi et transparent», a-t-il assuré.

En 2006, Intertape a enregistré un chiffre d'affaires de 812 M$ US et a déclaré une perte nette de 167 M$ US. En 2005, les revenus s'étaient chiffrés à 776 M$ US, pour des profits nets de 58 M$ US.

Fondée en 1981 à Montréal par Melbourne Yull, Intertape emploie quelque 2100 personnes dans 13 usines et quatre autres installations situées en Amérique du Nord. La compagnie compte également une usine en Europe. Intertape a un deuxième siège social à Bradenton, en Floride.

Jeudi, à la Bourse de Toronto, le titre d'Intertape a clôturé à 5,01 $, en baisse de 0,4 %.