En dépit de leur huard fort en poche, les Canadiens ne vont pas se précipiter à la frontière pour leurs vacances. Ils vont plutôt visiter le Canada et d'abord le Québec.

En dépit de leur huard fort en poche, les Canadiens ne vont pas se précipiter à la frontière pour leurs vacances. Ils vont plutôt visiter le Canada et d'abord le Québec.

L'étude annuelle de la Banque Scotia sur les intentions de voyage estival des Canadiens, basée sur un sondage Décima, vient rassurer l'industrie canadienne du tourisme.

Cette dernière, déjà confrontée à la baisse des touristes américains, craignait pourtant de perdre en plus une partie importante de ses visiteurs canadiens cet été.

«L'impact du prix élevé de l'essence et des délais à la frontière semble plus grand que celui de la vigueur soudaine du huard», déclare à La Presse Affaires Adrienne Warren, économiste principale de la Banque Scotia.

La tendance sur trois ans démontre une popularité croissante du Canada auprès de ses citoyens, dit-elle. La moitié des Canadiens prévoient prendre des vacances cet été, dont 51% au pays même.

Cela se compare à 50% des Canadiens qui avaient projeté de visiter leur pays en 2006 et à seulement 40% en 2005, précise Mme Warren, après vérification des études antérieures de la Scotia.

Par ailleurs, 16% des Canadiens déclarent planifier un voyage aux États-Unis et la Banque Scotia y voit, à tort, «une diminution des déplacements chez les voisins du Sud» dans son étude. Vérification faite, Adrienne Warren précise qu'au contraire 13% des Canadiens avaient planifié des vacances américaines en 2006. La hausse de cette année n'est par contre pas catastrophique, malgré la vigueur du huard.

En Europe, c'est encore 7% des Canadiens qui prévoient s'y rendre, dit-elle.

Les destinations préférées des vacanciers canadiens comprennent le Québec (12%), l'Ontario (11%), la Colombie-Britannique (10%) et l'Alberta (5%), selon Adrienne Warren.

Parmi les visiteurs de leur province, les Québécois battent la marche, avec 38%, comparativement à 29% des résidants de la Colombie-Britannique, qui prendront des vacances chez eux et en Alberta, et à 21% des Ontariens qui profiteront de l'été dans leur province, dit-elle.

La destination la plus populaire entre toutes chez de nombreux Canadiens restera par contre leur propre arrière cour, indique Adrienne Warren.

Les dépenses des vacances d'été n'augmenteront pas. Elles atteindront 2600$, dont 706$ pour l'hébergement, 425$ pour les divertissements et 401$ pour les repas. Selon la Banque Scotia, 61% de ces dépenses seront payées par carte de crédit et 47%, au comptant.

L'industrie touristique du pays tire les trois quarts de ses revenus des visiteurs canadiens, comparativement aux deux tiers il y a quelques années à peine, souligne Adrienne Warren.

Mercredi, le Vieux-Montréal pouvait déjà compter sur un bon nombre de vacanciers des États-Unis, du Mexique et de l'Europe.

«Montréal, c'est comme l'Europe sans devoir se taper l'avion», disent Alison et Michael Harwayni, de New York, en reprenant à leur façon un slogan de Tourisme Montréal.

De leur côté, Jenna et Jonathan Akerman, de Cleveland en Ohio, apprécient la culture de Montréal, les restaurants et leur bel hôtel à prix abordable.

Samantha Reyna fait partie de son côté d'un groupe de 16 touristes de Mexico, dont cinq enfants, qui visiteront Montréal durant trois semaines.

«L'été est beau à Montréal, mais pas l'hiver.» La Commission canadienne du tourisme prévoit une hausse de 7% des touristes du Mexique et de Chine cette année au Canada.