Les experts les appellent les métiers de l'avenir. Depuis que l'environnement est au coeur des préoccupations des Québécois, les emplois dans ce domaine n'ont jamais été aussi populaires. À tel point que la création d'emploi dans le domaine environnemental grossit 60% plus vite que dans les autres secteurs.

Les experts les appellent les métiers de l'avenir. Depuis que l'environnement est au coeur des préoccupations des Québécois, les emplois dans ce domaine n'ont jamais été aussi populaires. À tel point que la création d'emploi dans le domaine environnemental grossit 60% plus vite que dans les autres secteurs.

«Je voulais être un acteur de changement, sensibiliser les gens, les impliquer et travailler sur des projets concrets», explique Patrice Camus, l'un des trois éco-conseillers engagés depuis plus de trois ans et demi par Desjardins.

Qu'est-ce qu'un éco-conseiller? Un spécialiste du développement durable mariant les critères sociaux, environnementaux et économiques dans diverses entreprises comme Bell Canada, la Société des Alcools du Québec et Desjardins.

«Je suis un négociateur, un médiateur et un conciliateur, mais je ne suis pas un militant, bien que je sois conscientisé depuis mon enfance à la protection de l'environnement», souligne Patrice Camus, qui fait partie de la première cohorte de diplômés du programme d'éco-conseillers de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

Un programme unique au Canada qui est contingenté. «Je préfère former 16 professionnels et avoir un taux de placement de 100%, que 60 étudiants qui ne trouveront pas d'emploi», souligne Claude Villeneuve, directeur de la Chaire en éco-conseil.

Ce programme existe depuis 2002. Cependant, cette année, les gens s'inscrivent plus tôt et il y a maintenant une liste d'attente pour le programme.

L'intérêt grandit aussi du côté des formations en environnement, offertes au Collège de Rosemont depuis 1995.

«Depuis 18 mois, la tendance s'est emballée. Pour la session qui débute le 14 mai prochain, le collège a reçu le double de demandes par rapport aux places disponibles. C'est la première fois que ça arrive», remarque Thérèse Bordeleau, conseillère pédagogique du Collège.

Entreprise ou organisme

Si certains de ces emplois en entreprise sont bien rémunérés, les salaires dans les organismes communautaires et militants sont moins élevés, constate Dominique Bernard, chargée de projet en consommation responsable pour l'organisme Équiterre.

«Mais Équiterre offre une rémunération supérieure à la majorité des groupes communautaires ainsi que la semaine de quatre jours et six semaines de vacances», précise la jeune environnementaliste, qui a entrepris un changement de carrière en mars 2006.

«Je voulais que mon travail ait un impact et respecte mes valeurs», indique-t-elle. Détentrice d'un baccalauréat en communication, elle a entrepris une maîtrise en gestion sociale et environnementale des organisations à l'Université Laval afin de compléter sa formation.

Une variété infinie

Outre la carrière d'éco-conseiller ou de chargé de projet, l'offre en matière d'emploi dans l'environnement est extrêmement variée. En effet, si l'environnement touche l'ensemble des sphères de la vie quotidienne, il en est de même pour l'emploi.

En novembre 2005, les Éditions Jobbom ont publié le guide des 50 carrières en environnement regroupant des métiers aussi diversifiés qu'avocat spécialisé en environnement, conseiller en économie d'énergie, océanographe, spécialiste en simulations climatiques, valoriste dans une entreprise d'économie sociale, spécialiste des communications en environnement, etc.

«Le domaine de l'environnement est multidisciplinaire. Ce ne sont pas seulement des emplois en sciences, mais aussi dans le domaine communautaire, des communications et même en économie», souligne Grant Trump, président et chef de la direction d'ECO Canada, un organisme à but non lucratif, pour les carrières en environnement, financé par le gouvernement du Canada et basé à Calgary.

Autre avantage, selon lui, l'environnement permet de voyager et offre des opportunités d'emploi partout dans le monde. «La pollution ne connaît pas de frontières», dit M. Trump.