L'équipementier de télécommunications Alcatel-Lucent a annoncé vendredi la suppression de 12 500 emplois en trois ans (2007-2009), un chiffre supérieur aux 9000 qu'il avait initialement annoncés.

L'équipementier de télécommunications Alcatel-Lucent a annoncé vendredi la suppression de 12 500 emplois en trois ans (2007-2009), un chiffre supérieur aux 9000 qu'il avait initialement annoncés.

Le groupe, issu de la fusion entre le français Alcatel et l'américain Lucent, a annoncé pour 2006 un bénéfice pro forma en nette baisse puisqu'il a été divisé par plus de trois.

Toutefois, le groupe qui veut marquer sa «confiance» dans la fusion, a décidé le versement d'un dividende de 16 centimes d'euro par action, le même que l'an dernier.

Les suppressions d'emplois, qui toucheront l'ensemble des filiales du groupe à travers le monde, s'inscrivent dans le cadre d'un plan d'économies désormais de trois ans, a précisé le groupe dans un communiqué.

Le directeur financier, Jean-Pascal Beaufret, n'a pas précisé la répartition des suppressions d'effectifs par pays ni les dates auxquelles elles auront lieu.

Ces plans sociaux doivent être communiqués aux Comités centraux d'entreprises (CCE) des filiales les 13 et 14 février, et au Comité de groupe France le 16 février.

L'intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO) du groupe avait appelé dès jeudi «à un premier arrêt de travail de deux heures le 15 février» pour «dire non aux suppressions d'emplois programmées».

«La direction a décidé de transformer la fusion entre Alcatel et Lucent en cauchemar», avait estimé l'intersyndicale dans un communiqué, en dénonçant "l'ampleur terrifiante», des suppressions d'emplois.

Lors de l'annonce de la fusion en avril dernier, le groupe, qui compte désormais 80 000 personnes depuis l'acquisition des activités UMTS du canadien Nortel, avait annoncé la suppression de 9000 emplois.

Toutes ces données ont été revues à la hausse à la suite de mauvais résultats financiers enregistrés au 4e trimestre 2006. Au cours des trois derniers mois de l'année dernière, le groupe avait enregistré une baisse de 16% du chiffre d'affaires et une rentabilité en chute libre, de 566 à 21 millions d'euros.

Lors de la publication en janvier de ces chiffres qui avaient surpris les marchés, plutôt favorables à la fusion, le groupe avait annoncé un plan d'économies pour 2007 de 200 millions d'euros s'ajoutant aux 400 millions initialement prévus, soit un programme «d'au moins 600 millions» de réductions de coûts.

Ces économies qui s'étaleront jusqu'en 2009 se feront grâce à l'«optimisation de notre chaîne logistique et de nos services, la suppression d'un certain nombre de ressources en double et la rationalisation des lignes de produits», a précisé M. Beaufret.