La mise en vente de Van Houtte ouvre la porte à toutes sortes de scénarios.

La mise en vente de Van Houtte ouvre la porte à toutes sortes de scénarios.

C'est l'avis de Dalen Bronson, un analyste du commerce de détail chez J.C. Williams Group qui suit depuis quelque temps le dossier du cafetier : «Dans l'environnement économique actuel, il est vraiment très difficile de prédire ce qui va se passer. Une offre d'achat peut vraiment venir de tous les côtés, et même de ceux qu'on soupçonnerait moins, comme des entreprises dans l'hospitalité par exemple.»

Spontanément, on pense d'abord à d'autres chaînes de café, comme Starbucks, Second Cup ou Tim Hortons, qui, en expansion au Québec, pourraient vouloir mettre la main sur le réseau d'établissements de Van Houtte [[|ticker sym='T.VH'|]], une stratégie qui a l'avantage de la rapidité mais qui contraint toutefois l'acquéreur à hériter, à la clé, des points de service moins rentables ou nécessitant d'importantes rénovations, et à risquer de payer trop cher comme il arrive souvent quand on mise sur la croissance externe.

Joint par LaPresseAffaires, le pdg de TDL, propriétaire de Tim Hortons, Paul D. House, a toutefois indiqué qu'il ne négociait pas en ce moment avec Van Houtte. Les directions de Starbuck et de Second Cup n'ont pu être jointes.

Attention cependant, une chaîne reconnue pourrait décider de mettre la main sur Van Houtte, mais choisir de continuer à exploiter les établissements sous le nom de Van Houtte, fait remarquer Bronson, un peu à l'instar de Loblaw, qui, en s'installant au Québec en 1998 en mettant le grappin sur Provigo, a continué à faire des affaires sous cette bannière, ou de Rogers qui, après avoir acquis Microcell, a continué d'exploiter en parallèle la marque Fido.

Ou encore, une entreprise à la marque moins reconnue pourrait choisir de fusionner la sienne avec Van Houtte, qui reste forte au Québec.

Une autre hypothèse, suggérée par différents analystes, c'est carrément le démantèlement de Van Houtte.

Des entreprises pourraient être intéressées par un seul des secteurs où Van Houtte est présent, lequel, en plus d'exploiter un réseau de 60 bistrots, vend du café au détail dans les épiceries et les dépanneurs et dans les bureaux de travail.

Bronson n'exclut pas que Starbuck puisse être intéressée par l'acquisition du réseau de vente au détail et ne s'implante par là plus solidement dans les dépanneurs et épiceries du Québec.

L'analyste entrevoit aussi comme acheteurs potentiels des firmes d'investissement privées comme Bain Capital, qu'un joint-venture stratégique pourrait tenter.

Ces sociétés d'investissement disposent en ce moment d'importantes liquidités et sont toujours à la recherche de bonnes affaires et, en dépit d'une croissance plutôt stagnante ces dernières années, «Van Houtte demeure fondamentalement une compagnie en santé».

«Les revenus de base sont bons et la compagnie n'est pas lourdement endettée», fait-il valoir.

À moins qu'aucune offre suffisamment intéressante ne survienne et que Van Houtte ne renonce finalement à la mise en vente, soumise après que son principal investisseur institutionnel, Natcan, eut réclamé que l'entreprise prenne des mesures pour faire émerger sa valeur en Bourse.

On se retrouverait alors devant un scénario analogue à celui du Château, le vendeur de vêtements montréalais qui a dû finalement renoncer faute d'offre d'achat suffisamment intéressante.

Van Houtte est à vendre depuis le 12 janvier dernier.