Autre période des Fêtes. Autres cheveux gris pour les commerçants. À leur grand dam, les années se suivent et se ressemblent. La recherche de personnel n'est vraiment pas un cadeau.

Autre période des Fêtes. Autres cheveux gris pour les commerçants. À leur grand dam, les années se suivent et se ressemblent. La recherche de personnel n'est vraiment pas un cadeau.

«Nous venons d'embaucher 100 employés temporaires et il nous en manque encore 10 % pour compléter nos effectifs», témoigne Jacques Labrecque, propriétaire de 16 magasins (Jacobus, Pénélope et Fruits & Passion).

«Et ce ne fut pas facile», admet l'homme d'affaires, dont le nombre de salariés grimpe de 100 à 200 durant la période des Fêtes.

«Les commerçants sont mal pris. Faites le tour des magasins, notamment dans les grands centres commerciaux, et vous constaterez que tous les postes n'ont pas encore été pourvus. Des affiches indiquant «personnel demandé», il y en a partout.»

De l'avis du directeur de Laurier Québec, Pierre Léveillé, la situation demeure «difficile» dans le commerce au détail.

«La rareté de la main-d'oeuvre, c'est l'envers de la médaille d'une situation économique vigoureuse», rend compte le directeur général des Galeries de la Capitale, Yves Bois.

Pour René Nadeau, directeur général de Place Fleur de Lys, le secteur de la restauration vit des moments particulièrement pénibles. «C'est plus intéressant d'aller gagner sa croûte dans une boutique qu'au-dessus d'une friteuse.»

À l'instar de leurs collègues des autres centres commerciaux, les dirigeants des Galeries Chagnon et de Place Sainte-Foy, Claire Lamonde et Donald Larose, ont noté, cette année, que les commerçants avaient été plus prévoyants.

En effet, pour réussir à avoir suffisamment de personnel pour la période cruciale du 3 au 24 décembre - les magasins ouvriront alors leurs portes de 9h30 à 21h la semaine et de 9h à 17h la fin de semaine - , les commerçants n'ont plus le choix et doivent offrir plus d'heures de travail aux employés temporaires.

«Avant, nous faisions appel à leurs services à compter de la troisième semaine de novembre. Aujourd'hui, pour s'assurer qu'ils seront encore avec nous le moment venu, nous les faisons entrer vers la mi-octobre. C'est la seule façon de s'en sortir», fait remarquer Jacques Labrecque.

maraudage en plein jour!

Si la recherche d'employés temporaires est une véritable corvée, la rétention des employés réguliers n'est pas de tout repos.

«C'est rendu que des compétiteurs viennent faire les yeux doux à nos employés dans nos propres magasins en leur offrant des jobs!», s'insurge Jacques Labrecque. Je ne pensais jamais que l'on en arriverait là. Ça va ressembler à quoi dans trois ou quatre ans? Vous savez, nos difficultés de recrutement ne font que commencer."

«Nous sommes également confrontés au fait que nos employés réguliers ne veulent plus travailler la fin de semaine», ajoute M. Labrecque.

«Ils sont rendus à 30 ou à 40 ans et ils veulent passer du temps avec leur famille.»

«Gérer un commerce, c'est devenu toute une gymnastique», témoigne Norbert Tremblay, propriétaire des boutiques L'Indice Mode (Galeries de la Capitale, Place des Quatre-Bourgeois et Carrefour Charlesbourg), qui y met toute la gomme pour maintenir le taux de roulement de son entreprise d'une trentaine d'employés à son plus bas.

«Si on veut garder longtemps nos employés, il faut bien s'occuper d'eux et les accommoder au niveau des horaires. Ne pas leur mettre trop de pression, leur donner des défis personnels et leur accorder des bonis liés non seulement aux ventes mais à leur performance en général.»

Le recours aux retraités est une solution envisagée par de plus en plus de commerçants.

«Moi, j'en cherche une qui viendrait m'aider trois jours par semaine, de 11h à 16h", annonce Myriam Nadeau, propriétaire de la boutique Dans un Jardin, de Laurier Québec. "Je cherche, mais je ne trouve pas.»

Les commerçants n'ont plus le choix et doivent offrir plus d'heures de travail aux employés temporaires