Le monde québécois de l'aéronautique tourne à plein régime. Mais les avionneurs, les motoristes et les sous-traitants sont confrontés à plusieurs enjeux. La Presse Affaires fait un survol de la situation.

Le monde québécois de l'aéronautique tourne à plein régime. Mais les avionneurs, les motoristes et les sous-traitants sont confrontés à plusieurs enjeux. La Presse Affaires fait un survol de la situation.

Montréal est la seule ville au monde où, dans un rayon de 30 kilomètres, on peut construire un avion de A à Z: du train d'atterrissage au moteur, en passant par les ailes et l'assemblage.

Ce qui fait de la métropole le troisième pôle manufacturier aéronautique de la planète, derrière la française Toulouse et l'américaine Seattle.

Cela dit, on aurait tort d'associer l'industrie aéronautique québécoise à la seule région montréalaise.

"On retrouve des entreprises du secteur dans 13 des 14 régions du Québec", indique Jacques Saada, président de l'Association québécoise de l'aérospatiale.

Au total, le secteur affichait des ventes de plus de 11,4 milliards de dollars en 2006, selon le ministère du Développement économique, Innovation et Exportation.

Plus de 80% de cette production est exportée, fournissant des emplois à plus de 40 000 personnes.

Cela permet au Québec de se classer sixième au monde, derrière les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et le Japon.

Mais de nombreux défis se posent à l'industrie québécoise.

Certains pays en émergence, comme la Chine et la Corée, seront bientôt des concurrents redoutables disposant d'une main d'oeuvre moins coûteuse que la nôtre.

Heureusement, les déplacements des nouvelles classes moyennes chinoises et indiennes n'en sont qu'à leurs débuts, créant une demande pour plus d'avions, plus d'aéroports et plus d'équipements. Et de belles opportunités d'affaires pour les entreprises québécoises.

"Le tourisme est en plein boum en Inde", indiquait justement le docteur S. Natesh, haut dirigeant du ministère de la Science et de la Technologie de l'Inde, de passage à Montréal récemment.

Les intervenants de l'aéronautique sont donc optimistes: l'industrie va bien.

Les carnets de commandes des grands fabricants, comme Bombardier, Pratt & Whitney et CAE, sont bien garnis.

La situation s'annonce aussi bonne pour les quelque 220 PME du secteur, confirme Jacques Saada.

Mais cette effervescence amène aussi certaines difficultés.

Les entreprises, en particulier les PME, peinent à trouver des travailleurs qualifiés.

Et certains matériaux de fabrication sont difficiles à obtenir partout dans le monde, ce qui entraîne des délais de livraison.

Sans compter que les manufacturiers d'ici doivent composer avec la force du dollar canadien et avec les nouvelles exigences environnementales.

Enfin, une juste part des retombées des achats gouvernementaux de 13 milliards auprès de Boeing et de Lockheed Martin reviendra-t-elle au Québec?

Voilà cinq défis pour l'aéronautique survolés par La Presse Affaires dans ce dossier spécial.

Bienvenue à bord!

Avec la collaboration de Yves Gingras

Aéronautique ou aérospatiale?

Doit-on dire aéronautique ou aérospatiale? Pour les non-initiés, ces termes portent à confusion.

De façon simple, l'aéronautique est la science de la navigation aérienne et de la technique de construction des appareils.

Quant à l'aérospatiale, c'est l'ensemble des connaissances et des techniques qui concernent à la fois la navigation aérienne (aéronautique) et la navigation spatiale (astronautique).

Plusieurs des organismes contactés dans le cadre de ce dossier utilisent donc le mot aérospatiale puisqu'il englobe aussi l'aéronautique.