Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a appelé mardi la Chine à avancer vers l'objectif d'un système de changes flottants d'ici à quelques années, dans l'intérêt même de son économie.

Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a appelé mardi la Chine à avancer vers l'objectif d'un système de changes flottants d'ici à quelques années, dans l'intérêt même de son économie.

«Les chances d'avoir une croissance soutenue et équilibrée en Chine et dans le monde seront beaucoup plus grandes si la Chine accélère le rythme d'appréciation du yuan à court terme, et si elle met en place à moyen terme un système de changes entièrement déterminé par le marché», a affirmé M. Paulson dans un discours à Washington.

Cela peut se faire sans nuire à la croissance chinoise, a-t-il estimé, affirmant que «jusqu'à présent, l'appréciation de la monnaie n'a pas ralenti l'économie chinoise».

La croissance devrait atteindre 11,5% au troisième trimestre, selon un haut responsable chinois.

Le G7-Finances qui s'est tenu vendredi à Washington avait déjà mis la pression sur les autorités chinoises pour qu'elles assouplissent le taux de change du yuan.

Les Américains reprochent à la Chine de maintenir sa monnaie artificiellement sous-évaluée, ce qui lèse les produits «made in USA» et aboutit au bout du compte à des délocalisations. Certains économistes estiment que le yuan est sous-évalué de 40% par rapport au dollar.

M. Paulson s'exprimait quelques jours après que la numéro deux de la Banque centrale chinoise eut affirmé que «modifier les taux de change sans des politiques de restructuration économique nuira à la Chine».

Le secrétaire au Trésor a averti que la forte croissance de la Chine ne pouvait se perpétuer sans des réformes fondamentales pour donner plus de place aux règles du marché.

«Si des réformes volontaires ne sont pas mises en place, la performance économique de la Chine ne pourra pas durer», a-t-il affirmé.

«Nous encourageons des réformes-clés qui aideront la Chine à gérer le rythme phénoménal de sa croissance économique. Cela comprend la libéralisation des marchés financiers et un plan de rééquilibrage de la croissance», a-t-il ajouté.

«La Chine a prouvé au monde qu'elle pouvait croître rapidement mais peut-elle croître différemment et, au bout du compte, de façon plus habile?», s'est-il interrogé.