Vincent Lacroix a peut-être joué avec le feu mercredi lorsqu'il contre-interrogeait, lors de son procès pénal, le témoin et comptable Michel Martin au palais de justice de Montréal.

Vincent Lacroix a peut-être joué avec le feu mercredi lorsqu'il contre-interrogeait, lors de son procès pénal, le témoin et comptable Michel Martin au palais de justice de Montréal.

Le PDG déchu a questionné M. Martin sur le travail qu'il a effectué pour le compte de la firme Ernst & Young afin de trouver un écart de valeurs de 130 M$ entre les livres de Norbourg et la réalité des comptes chez le gardien de valeurs Northern Trust.

Rappelons que Michel Martin a travaillé chez Norbourg et qu'après les perquisitions de 2005, Ernst & Young lui a confié la direction des opérations visant à mettre au clair la situation des fonds communs.

Avec ses diverses interrogations, M. Lacroix a amené M. Martin à certifier à quel point il a passé les mouvements d'argent au peigne fin, différençiant les retraits réguliers des irréguliers, les transferts normaux entre les fonds communs et ceux qui étaient irréguliers.

L'ancien dirigeant de Norbourg cherchait plutôt à trouver des trous dans les fonds Évolution après en avoir fait l'acquisition des mains de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Cela se rattache à sa thèse que 20 M$ étaient manquants chez Évolution à son arrivée.

Mais à force de poser des questions, il a fait répéter au témoin que le travail de conciliation dans les comptes servait non seulement à trouver des retraits anormaux, mais aussi à se doter des bonnes méthodes de calcul en vue du remboursement des investisseurs.

La thèse du «trou» chez Évolution n'a donc pas encore trouvé racine et Michel Martin a tenu à souligner que le travail effectué après les perquisitions n'avait pas d'utilité pour la cause pénale de Vincent Lacroix.

Et dans un moment de surréalisme, le juge Claude Leblond, de la Cour du Québec, a demandé à Michel Martin quel était le montant des retraits irréguliers dans le fonds Évolution Marché Monétaire en 2004 et 2005... pour se faire confirmer par Vincent Lacroix lui-même que la somme s'élevait à 2 M$.