Le marché du travail a donné des signes de fatigue en juillet aux États-Unis avec un ralentissement des créations d'emplois, qui se sont élevées à 92 000 seulement, et une hausse du chômage à 4,6%, a indiqué vendredi le département du Travail.

Le marché du travail a donné des signes de fatigue en juillet aux États-Unis avec un ralentissement des créations d'emplois, qui se sont élevées à 92 000 seulement, et une hausse du chômage à 4,6%, a indiqué vendredi le département du Travail.

C'est le niveau d'embauches le plus faible depuis février, et une déception pour les analystes qui tablaient sur 135 000 créations d'emplois.

De plus, les chiffres des mois précédents ont été révisés en légère baisse pour faire ressortir 126 000 embauches en juin (au lieu de 132 000 annoncé initialement) et 188 000 en mai (au lieu de 190 000).

Le taux de chômage est pour sa part au plus haut depuis janvier.

Les créations d'emplois sont suivies avec attention par les économistes qui les jugent plus représentatives de la santé du marché du travail que le taux de chômage. Ils estiment qu'il faut entre 110 000 et 140 000 créations par mois pour absorber l'augmentation de la population active.

«Au cours des sept premiers mois de l'année, l'économie a créé 136 000 emplois en moyenne chaque mois, contre 189 000 en 2006», a souligné Philip Rones du bureau des statistiques sur l'emploi.

Ce rapport risque d'ajouter à la nervosité des marchés qui s'interrogent sur les ramifications de la crise de l'immobilier américain.

Tant que le marché de l'emploi reste vigoureux, cela assure le maintien des revenus des ménages et des profits des entreprises. Mais s'il vient à trébucher alors la consommation, premier moteur de la croissance, pourrait sévèrement ralentir.

Dans le même temps, un ralentissement économique pourrait rapprocher les perspectives de baisses des taux directeurs, surtout dans un contexte de modération de l'inflation.

Les créations d'emploi ont une fois de plus été portées par le secteur tertiaire en juillet (+104 000), surtout dans le secteur de l'éducation/santé (+39 000) et des services aux entreprises (+26 000). En revanche la fonction publique a supprimé 28 000 emplois, et le commerce de détail 1000.

Dans un contexte de crise de l'immobilier, le bâtiment a supprimé 12 000 postes et l'industrie 2000.

Le ministère a également fait état d'une hausse «importante» en juillet des chômeurs de longue durée, en recherche d'emploi depuis 27 semaines ou plus : leur part dans les demandeurs d'emploi est passée de 16,2% en juin à 18,4% en juillet.

Ce rapport sera examiné à la loupe par la banque centrale (Fed), qui réunit mardi son comité de politique monétaire pour réexaminer le niveau de son principal taux directeur, aujourd'hui fixé à 5,25%.

Du côté de l'inflation, le ministère a annoncé une hausse des salaires horaires de 0,3% en juillet, à 17,45 $ US, ce qui est conforme aux attentes des analystes. Sur un an, la hausse atteint 3,9%, comme le mois précédent.

La Fed avait souligné lors de sa dernière réunion la légère amélioration de l'inflation ces derniers mois tout en indiquant que cela demeurait son inquiétude prédominante, notamment au regard de la santé du marché du travail.

La banque centrale souhaite ramener l'inflation en dessous de 2%.