Quand Robert Brown s'est vu confier la mission de relancer CAE (T.CAE), il ne pouvait pas se permettre de manquer son coup, comme peuvent le faire les pilotes d'avion qui utilisent ses simulateurs de vol.

Quand Robert Brown s'est vu confier la mission de relancer CAE [[|ticker sym='T.CAE'|]], il ne pouvait pas se permettre de manquer son coup, comme peuvent le faire les pilotes d'avion qui utilisent ses simulateurs de vol.

«Je suis très fier de la contribution des employés durant notre restructuration, dit-il. Les gens ont accepté de changer leur approche afin de réduire nos coûts.»

Même si sa restructuration a été couronnée de succès, le président et chef de la direction de CAE estime qu'il lui reste encore plusieurs défis à relever.

«Il faut passer d'une culture de réduction des coûts à une culture de croissance afin de prendre d'assaut les nouveaux marchés tels que l'Inde et la Chine, dit-il. Nous devons également être prêts quand les grandes compagnies aériennes américaines (Delta, American, United, Northwest) recommenceront à acheter des avions.»

Entre-temps, Robert Brown a accepté de répondre aux questions des lecteurs de La Presse Affaires.

Q - Quel est le rôle de l'industrie aérienne et de CAE dans la lutte contre les changements climatiques? François Hamiaux, ingénieur

R - Vous conviendrez que d'utiliser un simulateur de vol est un geste positif pour l'environnement: l'avion reste à terre et il n'utilise pas d'essence. Nous construisons aussi nos simulateurs en respectant les normes gouvernementales de plusieurs pays, qui visent à réduire la quantité de produits dommageables pour l'environnement.

Quant à l'ensemble de l'industrie aérienne, elle doit utiliser des avions plus légers qui consomment moins de carburants. Pratt & Whitney, General Electrics et Rolls-Royce essaient aussi de développer des moteurs moins dommageables pour l'environnement. Nous devons enfin revoir certains aspects du transport en aérien.

Pourquoi doit-on aller à l'autre bout de l'île avant d'atterrir à Montréal? Pourquoi y a-t-il une vingtaine d'avions en ligne avec la piste d'atterrissage à New York et à Chicago? Il y a plusieurs solutions afin d'améliorer la situation.

Q - Est-il possible d'essayer l'un de vos simulateurs de vol? Pierre Arson

R - Malheureusement, les gens n'ont pas accès à nos installations. Nous organisons une journée portes ouvertes chaque année, mais elle est réservée à nos employés et leur famille.

La moitié de nos revenus proviennent du secteur militaire, qui est très strict sur l'accès aux installations de ses partenaires d'affaires. Nous ne voulons pas non plus que nos concurrents puissent connaître nos derniers projets.

Q. - Quelle est la stratégie de CAE face à l'arrivée de concurrents comme Mechtronix qui sont capables de produire des simulateurs à faible coût? Samuel Bouchard, étudiant en robotique à l'Université Laval

R - Nous ne considérons pas Mechtronix comme un concurrent direct. Nous occupons tout le marché des simulateurs de vol tandis que Mechtronix occupe seulement une partie de ce marché. Nos produits ont un meilleur système visuel et nous pouvons compter sur un meilleur système de distribution.

Q - Quelles sont les conséquences de la montée du dollar canadien sur le dollar américain pour CAE? Y aura-t-il des mises à pied? Jean-Guy Godin

R - Nos emplois sont reliés à nos ventes et 50% de nos revenus sont en dollars américains. Environ 30% de nos revenus sont en euros, tandis qu'une bonne partie de nos dépenses sont en dollars canadiens. Nous surveillons de près ces trois devises.

La hausse du dollar canadien aura un impact sur nos activités mais nous pensons pouvoir la gérer. Selon nos estimations, le dollar canadien devrait encore s'apprécier face au dollar américain. Nous prendrons donc des mesures afin de réduire nos coûts tout en maintenant la qualité de nos produits.

Q - Quelle est la langue de travail chez CAE? Favorisez-vous l'anglais ou le français? M. Primeau, étudiant à l'Université McGill

R - Nous travaillons dans les deux langues. À Montréal, c'est en français. Comme nous avons des installations en Allemagne, aux États-Unis, en Asie, en Angleterre et en Australie, il est aussi nécessaire de travailler en anglais. La majorité de notre équipe de direction à Montréal est bilingue. Je crois que c'est un atout pour CAE.

Q - Trouvez-vous que les impôts sont trop élevés au Québec? Stéphane St-François

R - Les impôts des particuliers sont les plus élevés en Amérique du Nord. Il y a place à l'amélioration de ce côté. Quant aux impôts sur les sociétés, nous vivons dans un environnement mondial. Nous sommes au courant des systèmes d'imposition en vigueur partout à travers le monde.

À mon avis, la question des crédits d'impôt à l'investissement est plus importante que celle des taux d'imposition des sociétés. Il doit y avoir plus de collaboration entre les deux ordres de gouvernement. Nous avons un bon système de crédits au Québec. Il existe aussi un crédit fédéral à l'investissement mais nous voudrions qu'il ressemble davantage à celui du Québec.