Avec l'arrivée des jeunes et le départ graduel des baby-boomers, le monde du travail évolue à la vitesse grand V. Et les méthodes pour recruter des employés se transforment aussi.

Avec l'arrivée des jeunes et le départ graduel des baby-boomers, le monde du travail évolue à la vitesse grand V. Et les méthodes pour recruter des employés se transforment aussi.

«Les affaires ne se font plus comme il y a huit ans, constate Johanne Berry. Pour grandir, il faut amener du changement. Et cette ouverture d'esprit, face à la nouveauté, doit partir de la haute direction.»

Chose certaine, la présidente de Télé-Ressources, une firme spécialisée dans le recrutement et le placement de personnel, est prête à aller de l'avant.

Pour amener vers elle le plus de candidats possibles, cette femme d'affaires énergique a décidé de déployer ses réseaux de contacts dans le monde internet.

Bien sûr, l'entreprise possède déjà son site www.teleressources.com sur lequel elle affiche, notamment, des emplois disponibles.

Aller plus loin

Mais Mme Berry veut aller beaucoup plus loin. Et pour cela, elle est en train de repenser son modèle d'affaires et sa stratégie de recrutement.

«Nous rejoignons déjà des candidats grâce aux annonces dans les journaux et sur certains sites Web consacrés à l'emploi, dit-elle. Mais nous voulons en attirer encore plus en s'adressant directement aux 18 à 35 ans grâce aux communautés virtuelles.»

Pour faire son nid dans la toile internet, Télé-Ressources a l'intention d'utiliser les façons de communiquer des jeunes qui développent leurs réseaux sociaux et leurs relations professionnelles sur des sites web comme Plaxo, LinkedIn, Facebook, etc.

Dans tous ces groupes de discussion, souligne Mme Berry, il y a sûrement des gens qui se cherchent un emploi ou qui connaissent quelqu'un à la recherche d'un emploi.

«Pourquoi ne«pas utiliser tout ce potentiel de main-d'oeuvre pour aider les gens à trouver du travail et pour répondre aux besoins de nos clients?», demande la présidente.

Pour établir sa stratégie, Télé-Ressources vient d'embaucher un jeune coordonnateur en communications et marketing «dans la vingtaine.»

Le nouveau venu est en train de préparer un plan pour voir de quelle façon l'entreprise entrera en contact avec des candidats potentiels.

«Rien n'est encore arrêté mais on étudie la question des groupes de discussion, dit la présidente. Sur notre site, on a aussi l'intention d'ajouter un blogue (recrutement, entrevues, etc.) et un bulletin sur la situation de l'emploi.»

Ces changements, estime la présidente, devraient se traduire par un nombre accru de candidats dans les bureaux de la rue Union. L'équation est simple: plus Télé-Ressources rencontre de candidats, plus elle place d'employés et plus ses revenus augmentent.

Chaque semaine, 150 personnes font appel aux services de l'entreprise. Elles présentent leur CV, remplissent des formulaires et font des entrevues. Johanne Berry veut doubler le nombre de candidats dans les prochaines années.

On peut la croire. Car cette femme d'affaires, qui a remporté plusieurs prix de leadership et de mérite, a l'habitude de réaliser ses objectifs.

L'ENTREPRISE

Télé-Ressources est spécialisée dans le recrutement et le placement de personnel. Elle compte 35 personnes à son bureau montréalais et 650 autres dans des emplois temporaires auprès de ses clients. Télé-Ressources offre aussi des services d'impartition et de recrutement. pour des emplois permanents. Fondée en 1985, cette compagnie privée affiche des revenus annuels de 16 millions. Son unique actionnaire est Johanne Berry.

DÉFIS

Se positionner dans la communauté virtuelle pour attirer le plus de candidats possibles et rejoindre efficacement les 18 à 35 ans.

STRATÉGIES

Embauche récente d'un coordonnateur communications marketing pour développer des réseaux sur le Web afin devenir «la» référence de l'emploi.

À RETENIR

-Télé-Ressources se spécialise dans les emplois liés au soutien administratif, à la finance, à la comptabilité, aux centres d'appels, au service à la clientèle, aux ressources humaines, à l'ingénierie civile, à la plomberie, à l'électricité, à la soudure, à la mécanique industrielle, etc. On fait du placement temporaire et permanent pour des postes rémunérés jusqu'à 85 000$ par année.

- Les emplois les plus difficiles à trouver sont: les ingénieurs civils, les CA et les CMA, les mécaniciens industriels, les soudeurs et les électriciens. La finance est très en demande. Le soutien administratif est toujours en demande. Ça va du commis jusqu'à l'adjointe au président. On place de tous les âges, de 18 à 65 ans.

- Les critères les plus exigés pour un employé sont: l'attitude, le bilinguisme, la grammaire et la connaissance des logiciels Microsoft Office. Ce n'est pas juste une question de compétence. Il y a aussi la personnalité.

- On a une banque de 60 000 personnes au total pour tous les secteurs. Ça ne veut pas dire que tout le monde est bon pour les types d'emplois offerts. Il ne faut pas oublier que chaque compagnie a sa personnalité, ses valeurs, sa façon de travailler. Une firme de recrutement, sa raison d'être c'est de gérer des CV. C'est à nous de décider où on va placer l'employé pour rendre service au client.

- Notre entreprise, c'est comme la Bourse. Le client a parfois besoin de 20 employés demain matin. On ne peut pas être assis à dormir. Autour d'ici, au centre-ville, il y a 45 agences. Il faut réagir vite.

- Les emplois à trois ou quatre jours par semaine c'est plus difficile à trouver. Les gens travaillent habituellement cinq jours. Mais ceux qui travaillent de façon temporaire ont plus de latitude. Quand leurs contrats se terminent, ils peuvent prendre deux semaines de congé.

- La seule chose qu'on entend depuis deux ans, c'est qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre. C'est sûr qu'il va y avoir une pénurie demain à cause de la retraite des baby-boomers. Moi je dis au client: planifiez. Si on est partenaire avec vous on va planifier le besoin.

- Il faut faire comprendre aux entreprises qu'il faut passer à l'action rapidement quand il y a un poste ouvert parce que le candidat n'attend plus. Avant, nous avions l'indépendance de faire attendre. Aujourd'hui, nous ne l'avons plus. C'est ça, ma définition d'une pénurie de talents. Quand quelqu'un est bon, il faut l'embaucher rapidement. Si on attend trop, on va le perdre. «Nos clients vont des PME jusqu'aux multinationales, dit la présidente Johanne Berry. Nous sommes très présent dans le Québec inc.»