Jugeant que les entreprises québécoises ont besoin d'un coup de pouce afin de devenir plus concurrentielles sur la scène internationale, le gouvernement du Québec lance une foule de mesures pour stimuler l'investissement.

Jugeant que les entreprises québécoises ont besoin d'un coup de pouce afin de devenir plus concurrentielles sur la scène internationale, le gouvernement du Québec lance une foule de mesures pour stimuler l'investissement.

Cédant partiellement aux demandes de l'Action démocratique du Québec lors du dépôt du budget, la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, abolit dès maintenant la taxe sur le capital pour les manufacturiers. L'ADQ réclamait son abolition immédiate pour toutes les entreprises. L'Ontario a annoncé la fin de sa taxe sur le capital au début de l'année.

La province se prive donc de 30 M$ en revenus dès la première année. À l'heure actuelle, 14 500 entreprises manufacturières ne paient pas de taxe sur le capital. Environ 6200 autres qui comptent au moins 50% d'activités manufacturières pourront l'éviter.

L'abolition totale de cette taxe atteindra l'ensemble des entreprises québécoises d'ici la fin de 2010, tel que prévu depuis le dépôt du budget l'an dernier.

La ministre des Finances a lancé un message clair pendant son discours jeudi à l'Assemblée nationale. «Pour que nos entreprises puissent saisir les occasions qui s'offrent à elles, elles doivent investir. C'est ainsi qu'elles pourront développer des produits et des services qui se démarqueront de la concurrence et qui porteront notre savoir-faire vers de nouveaux marchés.»

La ministre cherche à stimuler l'investissement privé en misant 1,9 G$ sur cinq ans.

Faisant d'autres clins d'oeil aux manufacturiers, Québec prolonge de trois ans l'amortissement accéléré pour l'achat de matériel de fabrication et de transformation.

Québec lance aussi un crédit d'impôt de 5% à l'investissement qui cible l'achat de ces équipements. Cette mesure valide jusqu'en 2016 sera plus importante pour les régions en fonction de leur éloignement. Ainsi, le crédit s'élèvera à 20% pour le Saguenay-Lac-St-Jean, à 30% pour le Bas-St-Laurent et à 40% pour des régions comme la Gaspésie, la Côte-Nord, l'Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec. Le budget chiffre cet engagement à 350 M$ sur cinq ans pour aider 1000 entreprises.

Disant vouloir investir dans l'innovation, le gouvernement offre un crédit d'impôt remboursable de 30% sur les salaires dans les entreprises de nouvelles technologies de l'information. Le crédit devrait être aboli à la fin de 2015.

«Ce secteur occupe une place prépondérante dans la nouvelle économie, déclare Mme Jérôme-Forget. C'est un secteur en forte croissance. Mais surtout, l'utilisation des technologies de l'information dans les procédés de fabrication et de gestion est un puissant levier pour accroître la productivité.»

La recherche et le développement seront pour leur part encouragés, notamment pour les PME. Québec hausse le plafond des salaires admissibles au crédit d'impôt à 3 M$.

Le budget s'attaque aussi aux problèmes des agriculteurs avec l'injection de 60 M$ sur cinq ans dans la relève agricole, la diversification de la production et la modernisation de la transformation alimentaire.

Pour ceux qui détiennent des actions de grandes sociétés, Québec s'aligne avec le gouvernement fédéral en majorant d'un point de pourcentage à 45% le taux des dividendes admissibles à son crédit d'impôt. Avec cela, 33 M$ reviendront dans les poches des particuliers et la double imposition sera évitée.

Par contre, le taux d'imposition du revenu des sociétés passe de 11,5% à 11,9% à partir du 1er janvier 2009.