Dans ce marché boursier malmené, le grand patron de Cogeco (T.CGO), Louis Audet, présente son groupe «comme une valeur refuge» qui saura continuer à croître malgré la tempête.

Dans ce marché boursier malmené, le grand patron de Cogeco [[|ticker sym='T.CGO'|]], Louis Audet, présente son groupe «comme une valeur refuge» qui saura continuer à croître malgré la tempête.

En marge de l'assemblée annuelle de Cogeco inc., il a rencontré la presse hier à Montréal, le temps de parler d'avenir, de revenus publicitaires et de l'impact du rachat raté de BCE. Voici un condensé de ses réponses.

Louis Audet: «Même si on traverse une récession qui n'est facile pour personne, d'habitude, dans le câble les clients maintiennent leur abonnement au service. C'est une chance dont nos investisseurs bénéficient parce que, essentiellement, il y a moins de variabilité sur les résultats. Nos opérations demeurent très rentables, historiquement, dans ces contextes-là. C'est comme une valeur refuge dans la récession."

Q Vous avez quand même admis que la croissance serait moins grande pour l'année à venir que l'an dernier. Dans le câble ou vos radios, Rythme FM et le 93,3 À Québec?

R «En radio, l'an prochain, la croissance sera probablement comparable. Peut-être qu'elle sera un petit peu ralentie parce que nos annonceurs sont susceptibles d'être moins nombreux. Par contre, notre position de leader de marché s'est raffermie. Alors, est-ce qu'un va annuler l'autre? Ce n'est pas impossible. En câble, on entrevoit une meilleure progression au Canada qu'au Portugal. Mais oui, on entrevoit une progression plus lente... Ça demeure du «double-digit».

Q Et pourquoi Le Portugal croît-il moins rapidement?

R «Là où nous avions un seul concurrent, on en a maintenant deux... On a des concurrents sur toutes nos gammes de produits. Il va falloir que ces joueurs-là se comportent éventuellement de façon rationnelle. Leurs actionnaires leur demandent publiquement de générer des profits."

Q Est-ce que le marché actuel du crédit vous empêche de faire de choses?

R "Pour le moment, non... À plus long terme, on va vouloir faire d'autres acquisitions internationales. Et, pour ça, il faut que le crédit redevienne un peu plus à ce qu'il était dans le passé. On a quand même des liquidités de 450 millions de dollars inutilisées. Mais il n'y en a pas d'opportunité. En Europe de l'Est, il pourrait y en avoir, mais il ne se passe rien en ce moment.»

Q Vous ne devez pas regretter de ne pas vous être lancés dans la sans-fil, compte tenu du prix atteint par les licences...

R «Vous avez raison, mais je vais nuancer ça. Nous, on s'est demandé si on avait les ressources pour se lancer là-dedans et si on voulait perdre de l'argent pendant plusieurs années pour établir une position. On n'était pas prêt à faire le sacrifice... On vend des produits téléphoniques filaires, internet filaire, vidéo filaire. Ce sont généralement des décisions prises au téléphone pour une famille. Le cellulaire, c'est généralement une décision qui a une composante fashion pour un individu, qui est prise dans un magasin. Deux processus de vente entièrement différents. Si on s'est trompé, on pourra faire affaire avec quatre, peut-être cinq joueurs et on revendra son produit (les cellulaires de Vidéotron, Rogers ou d'autres)».

Q L'échec du rachat de BCE a-t-elle changé votre stratégie?

R «George Cope est essentiellement à la place où michael sabia était il y a trois ans. Il a une compagnie qui vaut 20$ l'action avec du monde qui ont passé proche d'avoir 42$. Il faut qu'il démontre une croissance de ses profits et de la valeur de ses actions. Pour nous, ça donne un concurrent qui ne pourra pas gagner en détruisant le marché (Ndlr: en faisant baisser les prix). Donc, comme acteur dans ce marché-là, c'est une position tout à fait acceptable.