L'issue incertaine de la crise du papier commercial inquiète encore les investisseurs boursiers par rapport à la Banque Nationale (T.NA), après qu'elle y ait sacrifié un demi-milliard de dollars en bénéfice depuis un an.

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L'issue incertaine de la crise du papier commercial inquiète encore les investisseurs boursiers par rapport à la Banque Nationale [[|ticker sym='T.NA'|]], après qu'elle y ait sacrifié un demi-milliard de dollars en bénéfice depuis un an.

Ils l'ont encore manifesté hier en soldant les actions de la Nationale après que ses dirigeants eurent admis, lors d'une discussion d'analystes sur ses résultats, que la banque risquerait d'autres pertes «approchant les 700 millions» en cas d'échec de la restructuration du PCAA.

Pourtant, le président et chef de la direction de la Nationale, Louis Vachon, a répété aux questions insistantes d'analystes qu'il était «confiant à 95%» envers la conclusion positive de la restructuration des PCAA non bancaire, en crise depuis 15 mois.

Mais ce fut en vain du point de vue des investisseurs boursiers.

Les actions de la banque ont terminé en forte baisse de 6% à 35,55$, malgré ses derniers résultats financiers favorables.

C'était une glissade deux fois pire que l'indice-phare S&P/TSX et l'indice sectoriel des services financiers à la Bourse de Toronto.

Aussi, la majeure partie du recul des actions de la Nationale est survenue en après-midi, après la téléconférence d'analystes.

D'ailleurs, leurs questions concernaient autant le risque additionnel du PCAA pour la Nationale que ses résultats de fin d'exercice, encore bons dans le contexte de crise financière et de début de récession.

Profit net de 70 millions au quatrième trimestre contre une perte de 175 millions il y a un an, provoquée justement par le début de crise des PCAA.

Pour tout l'exercice 2008, la Nationale a dégagé un bénéfice net par action rehaussé de 45% par rapport à sa difficile fin d'exercice 2007.

Pour les prochains trimestres, les dirigeants de la Nationale se sont dits confiants d'éviter une hausse marquée des provisions pour mauvais prêts, malgré la récession qui menace.

L'économie du Québec, principal fief de la Nationale, devrait mieux résister à la récession mondiale, selon Louis Vachon.

N'empêche, les analystes s'inquiétaient plus de l'impact de la crise financière sur la restructuration du PCAA, dont la Nationale détient encore pour 2,19 milliards.

D'autant que la conclusion de ce plan, attendue à la fin novembre, a encore été retardée de trois semaines, au 19 décembre.

Pire scénario

«Pourquoi est-ce si difficile d'obtenir les signatures finales pour conclure cette restructuration?» a demandé Mario Mendonca, analyste bancaire chez Genuity Capital.

Pour sa part, Darko Miheli, analyste bancaire chez Marchés Mondiaux CIBC, a voulu savoir si «dans le pire des scénarios, en cas d'échec de la restructuration des PCAA», est-ce que la Nationale pourrait subir d'autres pertes "de plus de 600 millions"»

D'autres analystes ont alors suggéré «au moins 665 millions, peut-être proche de 700 millions».

«En effet, ça pourrait être de cet ordre», a finalement admis le président Louis Vachon, tout en insistant qu'il s'agit d'un «scénario du pire très hypothétique».

«Il y a encore 95% de probabilité d'une conclusion positive de la restructuration du PCAA», a-t-il insisté.

Il faut rappeler que, parmi les banques canadiennes, la Nationale était la plus impliquée dans le marché de 35 milliards de PCAA non bancaire lors de sa cassure en août 2007.

Pour limiter les pertes parmi ses clients-investisseurs, la Nationale a dû leur racheter pour 2,2 milliards de PCAA vicié. La banque est aussi une instigatrice du «comité Crawford» de restructuration du PCAA, qui peine encore à conclure ses travaux.

Entre-temps, la Nationale a inscrit à ses états financiers pour 823 millions en pertes de dépréciation du PCAA (561 millions après impôt).

Aussi, la banque a offert pour 600 millions en prêts spéciaux à ses clients d'affaires qui ont des liquidités bloquées dans le PCAA.

Ce crédit spécial doit être intégré dans le financement de 828 millions promis par la Nationale pour la restructuration du PCAA.

Ce plan prévoit la conversion de ces titres à court terme viciés en nouveaux billets financiers à échéance de sept à neuf ans, en plus du paiement des intérêts encourus depuis plus d'un an.

BANQUE NATIONALE

Exercice 2008 / (var. un an)

Revenus 3,63 milliards$ / (+6%)

Bénéfice net 776 millions / (+43%)

Bénéfice net dilué par action 4,67$ / (+45%)

Rendement des capitaux propres 16,4% / (+ 4,9 points)

BANQUE TORONTO-DOMINION

Revenus 14,66 milliards$ / (+2,7%)

Bénéfice net 3,83 milliards$ / (-4%)

Bénéfice net dilué par action 4,87$ / (-11%)

Rendement des capitaux propres 14,4% / (-4,9 points)

BANQUE CIBC

Revenus 3,71 milliards / (-69%)

Perte nette 2,06 milliards / (-5,3 milliards)

Perte nette diluée par action 5,89$ / (-15,10$)

Rendement des capitaux propres -19,4% / (-48 points)

Source : banques