L'économie canadienne continue de montrer des signes d'affaiblissement, les consommateurs dépensant une plus grande partie de leurs argent pour l'énergie, l'alimentation et le transport - une indication que l'activité économique est en perte de vitesse.

L'économie canadienne continue de montrer des signes d'affaiblissement, les consommateurs dépensant une plus grande partie de leurs argent pour l'énergie, l'alimentation et le transport - une indication que l'activité économique est en perte de vitesse.

Les ventes au détail au Canada ont augmenté de 0,5% au mois de juin pour s'établir à 36,0 G$, essentiellement en raison de la hausse de 4,2% du prix de l'essence, mais des économistes estiment que cette hausse pourrait en fait porter ombrage au rôle réel de la hausse des coûts de l'énergie.

En tenant compte des variations de prix de tous les biens et services vendus par les détaillants, les ventes de détail canadiennes, en dollars constants, ont, en fait, reculé de 0,4% en juin.

Les données publiées mercredi sur le commerce de détail ne sont qu'une autre indication qu'un «ralentissement de l'économie canadienne» est en cours, a estimé Charmaine Buskas, économiste à la Banque TD.

Si les ventes au détail ont grimpé de 0,5%, poursuit Mme Buskas, c'est parce que les détaillants haussent leurs prix et que, par conséquent, les consommateurs dépensent davantage.

Selon l'économiste Doug Porter, de la Banque de Montréal, le rapport de Statistique Canada est «cohérent avec l'allure de l'économie, qui lutte pour afficher la moindre croissance à tout point de vue».

«Il semble maintenant que le produit intérieur brut (PIB) va réussir à dégager une minuscule progression au deuxième trimestre», a observé M. Porter. «La trame de fond des données sur le commerce de détail est conséquente avec cela.»

Statistique Canada a aussi rapporté mercredi que l'indicateur avancé était resté inchangé en juillet pour un deuxième mois consécutif, même si seulement deux de ses 10 composantes ont reculé. Cet indice composite laisse entrevoir quel sera l'état de l'économie six à neuf mois après sa publication.

Selon M. Porter, la stabilité de l'indicateur avancé pendant deux mois ne laisse pas entrevoir de grandes choses pour la fin 2008. «L'indice annonce, dans le meilleur des cas, une modeste croissance pour la deuxième moitié de l'année», a-t-il estimé.

Dans une étude publiée mardi, la Banque TD affirmait que l'activité économique semblait en passe d'atteindre une croissance de 0,8% sur une base annualisée au deuxième trimestre, après s'être contractée de 0,3% au cours du premier trimestre.

Selon les données publiées mercredi par Statistique Canada, les ventes au détail ont augmenté dans six des huit secteurs étudiés en juin, les plus fortes progressions ayant été observées dans le secteur des magasins de vêtements et d'accessoires et celui des magasins d'alimentation et de boissons.

Les ventes dans les magasins de meubles, d'accessoires de maison et d'appareils électroniques ont augmenté pour un troisième mois consécutif, poursuivant leur reprise après avoir ralenti au cours des six derniers mois de 2007.

La hausse généralisée des ventes au détail a été atténuée par une cinquième baisse consécutive des ventes des concessionnaires d'automobiles neuves, lesquelles ont diminué de 3,1%. En excluant ces ventes et celles de véhicules automobiles d'occasion, de plaisance et de pièces, les ventes au détail ont augmenté de 1,4%.

Le commerce de détail a progressé dans toutes les provinces en juin. L'Ile-du-Prince-Edouard a affiché la plus forte croissance des ventes, soit 2,4%. Au Québec, une hausse de 0,3% a été observée, alors qu'en Ontario, les ventes ont peu varié en mai et en juin, n'augmentant que de 0,2%.

Les ventes en Saskatchewan ont continué d'augmenter plus rapidement que la moyenne nationale, à 0,9%, tandis qu'au Nouveau-Brunswick, la hausse a été de 0,1%.