Les économistes de la Banque Scotia considèrent qu'il est encore vraiment trop tôt pour annoncer la fin du recul du secteur de l'habitation aux États-Unis; ils estiment par ailleurs qu'au Canada, la reprise de la construction résidentielle n'en est qu'à ses débuts.

Les économistes de la Banque Scotia considèrent qu'il est encore vraiment trop tôt pour annoncer la fin du recul du secteur de l'habitation aux États-Unis; ils estiment par ailleurs qu'au Canada, la reprise de la construction résidentielle n'en est qu'à ses débuts.

Selon le dernier rapport «Perspectives du secteur immobilier», publié lundi par Études économiques Scotia, bien que les ventes de propriétés neuves et existantes aux États-Unis aient atteint un nouveau creux cyclique de 5,4 millions d'unités annualisées en juin et qu'elles aient diminué d'environ 35% par rapport à leur sommet atteint à la fin de 2005, le déclin s'est atténué depuis le printemps.

Les économistes de la Scotia soulignent aussi qu'une modeste reprise des ventes a été observée dans quelques régions et que la chute des prix des maisons connaît également un ralentissement.

«Toutefois, la possibilité qu'il y ait un redressement significatif des ventes résidentielles est limitée, étant donné que la flambée du prix de l'essence et la hausse du chômage exercent une pression considérable sur le crédit des ménages, a expliqué Adrienne Warren, économiste principale, Études économiques Scotia.

«Les salaires réels continuent de baisser d'une année sur l'autre depuis le mois de novembre dernier et la confiance des consommateurs se maintient à son point le plus bas depuis 16 ans.»

Dans son rapport, Études économiques Scotia laisse entendre en outre que la récente hausse des taux hypothécaires à long terme couplée à des conditions de prêt de plus en plus restrictives laissera les acheteurs potentiels sur la touche.

Le rapport conclut également que le retour de la construction résidentielle à des niveaux acceptables ne fait que commencer au Canada.

Entre 2001 et 2006, le marché canadien des mises en chantier comptait en moyenne 222 000 unités annualisées, bien davantage que le nombre de ménages qui se sont formés, soit 175 000. Cette offre excédentaire a continué en 2007 et au premier semestre 2008.

«Il est clair qu'un écart croissant existe entre le nombre de nouvelles constructions et la formation de ménages. Cet écart a contribué à l'augmentation graduelle du nombre de maisons neuves invendues au cours des dernières années.»

Toutefois, il est noté dans le rapport que, contrairement à la situation qui prévaut aux États-Unis, peu d'indices laissent présager une situation excédentaire significative au Canada.

«L'inventaire de toutes les nouvelles maisons terminées mais invendues, dont le nombre croît dans la plupart des principaux marchés, demeure relativement bas d'un point de vue historique pour la construction de maisons unifamiliales et d'immeubles.»