Le PDG de l'entreprise de sécurité Garda World, Stéphan Crétier, se trouve au centre d'une curieuse affaire. Le gestionnaire est accusé d'avoir proféré des menaces de mort à l'endroit de Richard Irvin, un ancien cadre supérieur de Californie.

Le PDG de l'entreprise de sécurité Garda World, Stéphan Crétier, se trouve au centre d'une curieuse affaire. Le gestionnaire est accusé d'avoir proféré des menaces de mort à l'endroit de Richard Irvin, un ancien cadre supérieur de Californie.

Richard Irvin est l'ex-chef de l'exploitation du service de transport de valeurs de Garda aux États-Unis. Il est passé dans le giron de Garda lorsque cette dernière a fait l'acquisition de ATI International, de Los Angeles, au printemps 2007. Mercredi, M. Irvin a intenté une poursuite de 5 millions de dollars US contre Stéphan Crétier et Garda.

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Les médias ont été mis au courant de cette affaire par un communiqué de presse de Garda, qui dit être victime de chantage de la part de Richard Irvin qui souhaiterait obtenir une prime de départ plus généreuse. Garda affirme que les allégations de Richard Irvin sont ridicules et «dignes des films de conspiration hollywoodiens de mauvais goût».

Les démarches de Richard Irvin prennent la forme de deux poursuites communes. L'une parle de diffamation et la seconde demande une prime de départ additionnelle de 5 millions US, nous indique Garda.

La Presse Affaires a tenté par divers moyens d'obtenir ces deux requêtes, mais sans succès. Il n'a pas non plus été possible de joindre Richard Irvin.

Allégations de résultats faussés

La porte-parole de Garda, Nathalie de Champlain, a toutefois été plutôt loquace sur les termes des poursuites. Ainsi, Richard Irvin affirmerait dans sa poursuite que Stéphan Crétier l'a menacé de mort, lui et sa conjointe, nous relate Mme de Champlain.

Les menaces auraient également été faites à d'autres dirigeants. Dans la poursuite, Richard Irvin soutiendrait également que les états financiers de Garda ont été faussés.

Les menaces de M. Crétier seraient notamment survenues quelques semaines avant le départ de Richard Irvin au cours d'une réunion. Richard Irvin a quitté l'entreprise le 2 décembre 2007.

«Les autres dirigeants présents à la réunion sont toujours au sein de Garda. Il s'agit souvent d'ex-policiers, qui savent bien ce que représentent des menaces de mort», dit Mme de Champlain.

Garda affirme que les allégations de Richard Irvin sont totalement fausses et «outrageuses». L'entreprise a l'intention de contre-poursuivre M. Irvin pour diffamation. En outre, elle indique dans son communiqué être en train de mener une enquête à la suite de menaces et d'acte de vandalisme à l'endroit de l'un de ses dirigeants qui participait à l'intégration de AT Systems, une des filiale du groupe ATI. Garda ne précise pas si elle soupçonne Richard Irvin à cet égard.

Le départ de Richard Irvin est survenu en décembre 2007 au terme de quelques trimestres mi-figue mi-raisin. Certes, sous la direction de M. Irvin, une réduction des dépenses a été entreprises (environ 100 licenciements), dans la foulée de l'acquisition de Garda. Néanmoins, les synergies attendues par Garda (plus de 30 millions de dollars) ont pris plus de temps que prévu à être atteintes.

Le 6 décembre 2007, Garda publiait un communiqué annonçant la nomination de Richard Drutman en remplacement de M. Irvin. Richard Drutman était auparavant le vice-président principal au développement des affaires de AT Systems, la division de transport des valeurs de ATI.

Les résultats financiers des deux trimestres suivants, publiés à la fin avril et à la mi-juin, ont dépassé les attentes du marché et confirmé l'atteinte des cibles de synergies.

En avril, quelques jours avant l'annonce des résultats trimestriels, le titre avait atteint un creux de 12,62$. Il a remonté brusquement après l'annonce des résultats, puis a pris du plomb dans l'aile, atteignant 15,78$ jeudi dernier. Hier, l'annonce de la poursuite a semblé refroidir les investisseurs, puisque le titre a reculé de 1,7%, à 15,51$.

Nous avons tenté de joindre des analystes hier après-midi, mais plusieurs avaient quitté pour la longue fin de semaine.