La diminution des réserves mondiales de pétrole et la hausse des prix préoccupent un nombre grandissant d'économistes.

La diminution des réserves mondiales de pétrole et la hausse des prix préoccupent un nombre grandissant d'économistes.

Au début mars, l'économiste en chef de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Faith Birol, a lancé un cri d'alarme dans un article publié par le quotidien anglais The Independent.

«Nous sommes au bord d'un nouvel ordre énergétique. Au cours des prochaines décennies, nos réserves de pétrole vont commencer à manquer et il est impératif que les gouvernements des pays producteurs comme des pays consommateurs se préparent maintenant pour cette période.»

«Nous ne devrions pas attendre que les réserves diminuent jusqu'à la dernière goutte. Nous devrions abandonner le pétrole avant qu'il nous abandonne. Cela signifie qu'il faut trouver bientôt de nouvelles approches», a-t-il écrit.

L'Agence internationale de l'énergie est une agence autonome de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Vingt-sept pays en sont membres, dont le Canada, les États-Unis et la Grande-Bretagne.

Les analyses économiques de l'Agence en matière d'énergie, dirigées par M. Birol, font autorité dans le monde.

Selon M. Birol, la problématique de l'offre de pétrole commence à frapper les producteurs inscrits en Bourse. Certes, la technologie leur permettra de prolonger la durée de vie des gisements actuels, dit M. Birol. Mais le problème de fonds demeure: «la production de pétrole de ces entreprises en Bourse atteint son pic».

Ce problème est conjugué à la forte croissance de la demande de pétrole en Inde et en Chine. «Au plus tard en 2015, la vente de voiture en Chine dépassera celle des États-Unis», fait valoir M. Birol.

Jeff Rubin, l'économiste en chef de Marchés mondiaux CIBC, parle également du déclin des réserves de pétrole conventionnelles. De plus en plus, les pays importateurs devront s'en remettre au pétrole plus coûteux provenant notamment des sables bitumineux.

Les prix du pétrole devraient donc demeurer élevés au cours des prochaines années, soutient M. Rubin.

Dans une conférence sur l'énergie prononcée en octobre dernier, à New York, M. Rubin rappelait que la production commence à décliner dans de grands pays producteurs comme le Mexique et le Koweït.

Selon M. Rubin, les producteurs de l'OPEP auront tendance dans les prochaines années à conserver leur pétrole pour leurs propres besoins. «Je ne suis pas sûr que dans 50 à 60 ans, le pétrole aura encore le rôle qu'il a aujourd'hui dans le marché», a-t-il avancé.