«Il va voler ici pendant plusieurs semaines, voire même deux mois», a déclaré le directeur général Amériques d'Air France KLM, Christian Herzog, en entrevue avec La Presse Affaires lundi, en marge de la première visite de l'Airbus A380 à Montréal.

«Il va voler ici pendant plusieurs semaines, voire même deux mois», a déclaré le directeur général Amériques d'Air France KLM, Christian Herzog, en entrevue avec La Presse Affaires lundi, en marge de la première visite de l'Airbus A380 à Montréal.

Il a expliqué qu'après avoir suivi une formation en simulateur et après avoir effectué un certain nombre d'heures de vol sans passagers, les pilotes devaient parachever leur formation avec des vols avec passagers, avec un instructeur à leur côté.

«Ils doivent effectuer entre quatre et dix vols dans ces conditions-là, a poursuivi M. Herzog. C'est pour cela qu'on va probablement le faire sur Montréal, parce que les vols sont courts. Donc, nous allons former plus rapidement les pilotes.»

Air France devrait prendre livraison de ses trois premiers appareils A380 au printemps 2009.

«C'est sûr, l'Airbus A380 reviendra ici en 2009», a affirmé M. Herzog.

Par contre, il faudra attendre un peu plus avant de voir Air France établir un service régulier entre Montréal et Paris avec l'A380.

«Toutes nos études montrent que l'A380 est plus efficace sur les routes plus longues, a déclaré le directeur général Amériques en conférence de presse. Nous allons donc mettre cet appareil sur les routes asiatiques. Le tour de Montréal viendra, c'est sûr, mais nous ne savons pas quand.»

Air France offre trois vols quotidiens entre Montréal et Paris en été et deux vols en hiver. Il serait possible de remplacer deux vols quotidiens par un vol avec l'A380, mais les passagers auraient alors un choix plus restreint en fait d'heures de décollage.

«Il y a un arbitrage à faire entre la fréquence et la capacité», a déclaré M. Herzog.

Tour de ville

En attendant, les Montréalais ont eu l'occasion d'admirer l'appareil lundi. Comme le géant des airs est arrivé en avance, les pilotes ont décidé de lui faire faire un petit tour de ville aérien avant l'atterrissage.

«C'était un grand plaisir pour tout le monde, a déclaré Benoît Laurent, le pilote d'Air France qui était aux commandes. Il y avait beaucoup de gens au sol qui regardaient. C'est un grand honneur et un privilège de venir dans un pays où on peut être accueilli ainsi.»

L'A380 a une envergure de 80 mètres, une longueur de 73 mètre et pèse 563 tonnes au décollage.

L'été dernier, au cours d'un vol de démonstration au salon aéronautique du Bourget, le commentaire décrivait l'appareil comme un «croisement entre un lutteur sumo et le danseur Rudolf Nureyev».

Le gros appareil aux couleurs d'Airbus s'est posé sans encombre à Montréal hier et s'est dirigé tranquillement vers la porte d'Air France.

Seul petit problème, le souffle de ses quatre réacteurs a fait s'envoler des bâches qui étaient placées sur le bord de la piste dans le cadre de travaux mineurs de réfection.

Il ne s'agit pas de la première visite de l'A380 au Canada. Le gros oiseau a déjà atterri à Vancouver et à Iqaluit dans le cadre de vols d'essais. C'est toutefois la première fois qu'il atterrit dans un aéroport canadien avec des passagers.

Airbus veut ainsi tester les installations montréalaises et montrer à quel point son appareil s'adapte aux différents aéroports.

Le président-directeur général d'Aéroports de Montréal, Jim Cherry, a affirmé que l'aéroport Montréal-Trudeau était prêt depuis 2005. L'organisation a notamment profité de travaux de rénovation déjà prévus pour élargir certaines voies de circulation.

«Le timing était bon», a-t-il lancé.

Le directeur de marketing des avions futurs d'Airbus, Philippe Jarry, a profité de l'occasion pour vanter les mérites de son «petit dernier», notamment d'un point de vue environnemental.

L'appareil consomme moins de trois litres de carburant par passager par kilomètre, et même s'il est 30% plus gros qu'un Boeing 747, il fait deux fois moins de bruit au décollage et quatre fois moins à l'atterrissage.

Il n'a toutefois pas soufflé mot des problèmes qui ont caractérisé le développement de l'appareil, et notamment de délais de livraison de deux ans.