L'agitation règne sur les places financières internationales, à la suite des corrections sur le marché immobilier américain consécutives à une crise des investissements dans les crédits immobiliers à risque.

L'agitation règne sur les places financières internationales, à la suite des corrections sur le marché immobilier américain consécutives à une crise des investissements dans les crédits immobiliers à risque.

Après d'excellentes performances boursières au début de l'été, un retournement du sentiment du marché et d'importantes pertes boursières ces dernières semaines ont amené les analystes à s'interroger: la chute des Bourses, particulièrement forte ces deux derniers jours, marque-t-elle le début d'un revirement de tendance ou une simple correction?

La première alerte est venue le mois dernier d'une banque américaine, Bear Stearns, qui a annoncé des pertes considérables et reconnu avoir des difficultés dans ses investissements dans les crédits immobiliers à risque.

L'annonce de pertes par d'autres banques et fonds d'investissement a rapidement conduit à ce qui a été appelé «la crise des prêts à risque». Les crédits à risque sont des prêts immobiliers accordés à des particuliers peu solvables, et donc extrêmement risqués.

Après plusieurs années de croissance des prix et de crédits bon marché, le marché immobilier américain est désormais sur une pente descendante.

Cette baisse a entraîné un grand nombre de faillites personnelles, les emprunteurs luttant pour rembourser leurs traites hypothécaires, associées à la valeur de leur maison.

Or, plusieurs banques et fonds avaient fait le pari que ces prêts immobiliers seraient normalement remboursés. Ils avaient acheté des montants indéterminés de titres associés aux hypothèques et aux crédits et leurs dérivés.

Les incertitudes sur l'étendue de ces investissements expliquent l'instabilité des places financières mondiales, dont les investisseurs attendent de voir qui est concerné.

Jusqu'à présent, des banques en Allemagne, Australie et au Royaume-Uni ont annoncé des pertes, et plusieurs fonds ont dû fermer. Les importantes baisses boursières de jeudi et hier ont été provoquées par l'annonce de la banque française BNP Paribas de la suspension de trois de ses fonds exposés aux crédits à risque.

Par précaution, les banques mettent désormais leurs liquidités de côté, afin d'éviter de nouvelles pertes, et sont plus vigilantes lorsqu'elles accordent un prêt. Ce phénomène est connu sous le nom de «compression du crédit» mais la crainte est qu'il ne devienne un «effondrement du crédit» qui empêcherait les entreprises et les particuliers d'emprunter, ce qui pourrait entraîner un ralentissement de la croissance.

«Comme les banques du secteur privé, en ces temps d'incertitude, mettent de côté plus de fonds pour leurs propres besoins, nous observons un manque de liquidité sur le marché monétaire», a expliqué l'économiste en chef pour l'Asie de la Société Générale, Glenn Maguire.

En conséquence, les banques centrales du monde entier ont ouvert les vannes en offrant des prêts aux banques privées à des taux avantageux.