Spécialisée en conception et fabrication de machinerie automatisée pour l'industrie du textile depuis sa fondation, en 1992, Automatex a entrepris il y a quelques mois une opération de diversification afin de percer le secteur de l'emballage.

Spécialisée en conception et fabrication de machinerie automatisée pour l'industrie du textile depuis sa fondation, en 1992, Automatex a entrepris il y a quelques mois une opération de diversification afin de percer le secteur de l'emballage.

L'initiative était nécessaire en raison de la crise dans le textile, qui touche depuis trois ans la firme de Terrebonne. Celle-ci emploie d'ailleurs actuellement une quinzaine de personnes, alors que son effectif normal dépasse 30 employés dans son usine de 27 000 pi2.

Afin de réussir ce virage, Automatex s'est adjoint les services de Jean St-Martin, nommé l'automne dernier directeur du développement des affaires. Celui-ci jouit d'une expérience de 20 ans dans l'emballage. Il a notamment été directeur des ventes et du marketing de Storcan, fabricant de convoyeurs pour le secteur alimentaire.

Pour ce spécialiste, l'enjeu actuel est davantage stratégique que technique.

«D'avoir touché au textile pendant des années nous avantage face à l'emballage, croit-il. Quand on fabrique des machines qui faisant défiler sans problème, sans déchirures et sans glissements de très délicats tissus de literie, produire une cartonneuse puis la programmer s'avère nettement plus simple. De plus, certains de nos employés proviennent du domaine de l'embouteillage. Ils sont donc en terrain connu.»

Le défi réside plutôt dans la capacité d'Automatex de démontrer qu'elle peut désormais servir deux industries très différentes. Pour y parvenir, la direction a créé deux unités distinctes, qui véhiculeront toutefois le nom actuel.

«Notre réputation dépasse notre secteur d'activité, et notre force identitaire joue en notre faveur face aux nouveaux marchés que nous visons et à leurs exigences. Par exemple, alors que des concurrents emploient de la machinerie en alliage d'aluminium, nous favorisons l'aluminium pur, certes plus lourd, mais nettement plus stable.»

Le tout devient un avantage concurrentiel, car la qualité d'une machinerie d'emballage se mesure à sa fluidité et sa vitesse plus qu'à la programmation et au déploiement des servomoteurs.

Nouveau partenariat

Une étape importante dans l'élargissement de la mission a été franchie en décembre dernier, alors qu'une entente a été conclue avec la firme californienne Serpa Packaging, spécialisée dans la conception et la fabrication de cartonneuses, d'emballeuses, etc.

Automatex est devenue distributrice de ses produits pour l'est du Canada. "Nous aurions pu offrir nos services aux décideurs dans l'alimentaire et le pharmaceutique en faisant valoir notre expertise, notre souci du détail et notre savoir-faire, explique Jean St-Martin.

Toutefois, il nous fallait un produit à mettre en valeur pour qu'on nous perçoive désormais comme un acteur à considérer dans l'emballage. De plus, l'accord avec Serpa nous donne accès à une foule de décideurs avec lesquels nous n'avions jamais traité."

Si le bassin de clientèle dans son nouveau secteur est considérable, Automatex souhaite également y profiter du fort taux de roulement de l'équipement.

«À cause de leurs nouveaux produits, du packaging souvent modifié ou des ajouts de formats, les clients dans l'alimentaire et les cosmétiques exigent plus souvent de la nouvelle machinerie ou des transformations sur la chaîne.»

Parce qu'elle fabrique elle-même 90% des pièces de ses machines (têtes de moteur, rouleaux, etc.), Automatex peut répondre rapidement à de telles commandes plus urgentes.

Également, ses employés installent l'équipement chez les clients et forment le personnel appelé à l'utiliser. En plus de fournir des services traditionnels de maintenance, elle peut assurer une veille par l'internet.

«Puisque nous offrons tous les services, de l'idée à la réalisation de l'automate, nous bénéficions de toutes les données nécessaires pour régler des problèmes à distance ou apporter des ajustements», indique Guy Séguin, responsable des installations internationales.

Jamais loin du textile

Malgré sa volonté de diversifier ses activités, Automatex n'entend pas abandonner le textile. C'est qu'elle partage désormais le marché planétaire avec seulement deux concurrents majeurs.

Un représentant de l'un d'eux, qui compte 37 ans d'expérience et qui a vendu de la machinerie pour 10 millions d'euros l'an dernier est récemment passé dans le camp de l'entreprise de Terrebonne.

Cela permet à Jean St-Martin et au président Pierre Lemieux d'envisager des percées en Russie, en Turquie et au Brésil. D'ailleurs, Automatex discute actuellement d'une dizaine de projets en Russie, au Brésil, en France et à Los Angeles.

Récemment, elle a signé une entente avec une entreprise centenaire en Inde. Ce marché, tout comme celui du Pakistan et de la Chine, sont dans la ligne de mire des dirigeants depuis deux ans.

«Les fabricants là-bas recourent encore à une main-d'oeuvre à très bon marché, reconnaît Jean St-Martin. Cependant, ils subissent de fortes pressions pour améliorer les conditions de travail, établir des normes, réduire les risques de contamination des produits, éliminer le travail des enfants, etc. Par conséquent, certains commencent à se tourner vers l'automatisation. Ils préfèrent installer une machinerie à 600 000$, rentable en moins d'une année, que de devoir constamment se défendre d'exploiter des travailleurs manuels. Comme ils ne possèdent pas une culture de l'automatisation, notre approche stratégique repose sur le fait que nous offrons des services complets clés en main, afin de les rassurer et de leur garantir un encadrement.»