En raison de son secteur manufacturier toujours en difficulté, Sherbrooke connaît des résultats mitigés au chapitre de la croissance de son produit intérieur brut quand on la compare aux cinq autres grandes régions métropolitaines du Québec.

En raison de son secteur manufacturier toujours en difficulté, Sherbrooke connaît des résultats mitigés au chapitre de la croissance de son produit intérieur brut quand on la compare aux cinq autres grandes régions métropolitaines du Québec.

Seul l'ensemble du territoire québécois situé en dehors des régions métropolitaines de recensement fait moins bien que Sherbrooke, selon des données diffusées au cours des derniers jours par l'Institut de la statistique du Québec (ISQ).

En 2006, la croissance annuelle du PIB québécois a atteint 4,2 pour cent. L'ISQ a publié jeudi des données pour chacune des régions administratives et pour chacune des régions métropolitaines de recensement de la province.

La région sherbrookoise, où l'on retrouve les plus bas salaires au Québec, a connu une croissance de 3,9 pour cent. Ces résultats sont inférieurs à ceux enregistrés dans les régions de Gatineau (4,8 %), Saguenay (4,7 %), Montréal (4,6 %), Québec (4,3 %

et Trois-Rivières (4,0 %). Dans les municipalités québécoises situées en dehors de ces régions métropolitaines, le PIB a augmenté de 3,4 pour cent en 2006.

Les données pour l'Estrie ne sont pas plus reluisantes. Par rapport à la moyenne québécoise de 4,2 pour cent, la région estrienne a enregistré une croissance de son PIB de 3,4 pour cent en 2006, soit exactement les mêmes résultats que la Mauricie et la région de la Gaspésie-Îles de la Madeleine.

Au fil d'arrivée, l'Estrie termine devant Chaudières-Appalaches (3,3 %), la Côte-Nord (2,8 %), l'Abitibi-Témiscamingue (2,6 %

et le Nord-du-Québec (2,5 %). Toutes les autres régions administratives ont connu de meilleurs résultats.

Économiste au bureau régional d'Emploi-Québec, Gilles Lecours explique que la région métropolitaine de recensement (RMR

de Sherbrooke est celle qui compte la plus grande concentration d'industries manufacturières au Québec. "Au départ, ça joue contre nous", analyse-t-il.

À l'Institut de la statistique du Québec, l'économiste Danielle Bilodeau abonde dans le même sens. La structure économique de l'Estrie est orientée à 60 pour cent vers les services, comparativement à 85 pour cent pour la Capitale-Nationale, compare-t-elle.

Or il se trouve qu'en 2006, la croissance québécoise a été meilleure du côté des services que du côté des biens, souligne Mme Bilodeau.

En 2003, la RMR de Sherbrooke et la région de l'Estrie avaient pourtant connu des résultats enviables avec une croissance respective du PIB de 6,5 et 5,2 pour cent, alors que la moyenne québécoise était de 4,0 pour cent.

"La région est sur une pente descendante depuis ce temps, constate Gilles Lecours, d'Emploi-Québec. Depuis 2003, l'Estrie a perdu 11 000 emplois manufacturiers."

M. Lecours estime par ailleurs qu'il faut prendre les chiffres de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ

"avec circonspection". Établir un PIB spécifique pour chaque région constitue un exercice difficile que l'ISQ réalise depuis quelques années seulement, indique-t-il.

De son côté, l'économiste Danielle Bilodeau affirme que l'ISQ publiera, l'automne prochain, des données pour expliquer en détail la croissance économique de chacune des régions du Québec.