Même si son procès pénal fait relâche pour l'été vendredi, Vincent Lacroix aura un été occupé. Au menu: recours collectifs, la faillite, la préparation de la deuxième phase de son procès et la préparation de poursuites.

Même si son procès pénal fait relâche pour l'été vendredi, Vincent Lacroix aura un été occupé. Au menu: recours collectifs, la faillite, la préparation de la deuxième phase de son procès et la préparation de poursuites.

M. Lacroix a confirmé à LaPresseAffaires.com que l'affaire Norbourg est loin d'être réglée pour lui.

«Il y a la question des recours collectifs intentés contre moi et la libération de ma faillite, dit l'ancien propriétaire de Norbourg. Nous avons cela à préparer et le procès pénal à terminer. Je veux aussi intenter deux poursuites, alors l'été va passer vite.»

Accusé par l'Autorité des marchés financiers d'avoir détourné 115 M$ en 137 retraits irréguliers dans l'épargne de 9200 investisseurs, l'homme entend toujours répliquer par la voie légale.

«Si je suis poursuivi au pénal pour des informations fausses ou trompeuses, explique-t-il, je vais poursuivre des individus pour la même raison. Ou peut-être la Caisse de dépôt en rapport aux Fonds Evolution. Je vais lancer une poursuite au civile contre l'Autorité des marchés financiers, c'est certain. J'ai jusqu'au 25 août 2008 pour le faire.»

Rappelons qu'au procès pénal qui s'ajourne vendredi et qui reprendra le 4 septembre, l'Autorité des marchés financiers a déposé 51 chefs d'accusation. En plus des retraits irréguliers faits dans les fonds Norbourg et Evolution, Vincent Lacroix aurait produit de faux documents.

Pour chacun des 51 chefs, l'AMF demande cinq ans moins un jour de prison et une amende de 5 M$.

Dans la première phase du procès, le principal témoin de l'affaire aura été le juricomptable François Filion. Retenu à titre d'enquêteur par l'AMF, il a exposé une thèse complexe.

Selon sa preuve, un stratagème de 10 000 transactions bancaires aura permis à M. Lacroix de faire circuler l'argent, de générer de vrais revenus mais aussi d'en créer des faux. Par la suite, cet argent se serait rendu partout dans le groupe Norbourg, notamment pour financer des acquisitions et une croissance surprenante.

En plus de cela, les sommes auraient permis de payer toutes sortes de dépenses. Parmi elles, l'on retrouve 29 000 $ dépensés au bar de danseuses Chez Parée, à Montréal, ainsi que des voyages en Suisse et à Cuba.

François Filion a longuement exposé comment l'argent aurait été retiré dans les fonds appartenant à de petits investisseurs et à un partenaire aussi connu que la filiale Opvest de Desjardins.

La principale défense de Vincent Lacroix aura été de dire qu'il a hérité d'un trou comptable de plus de 20 M$ avec les fonds Evolution. Il a mis la main sur ces fonds en 2004 avec l'achat de Capital Teraxis auprès de la Caisse de dépôt et placement.

À partir du 4 septembre, les audiences reprendront à raison de quatre jours par semaine, soit du lundi au jeudi. Une quinzaine de témoins défileront devant le juge Claude Leblond, de la Cour du Québec.

Jusqu'ici, ce dernier a virtuellement joué le rôle d'avocat de la défense en soulevant les interrogations de droit pour Vincent Lacroix afin d'assurer l'équité du procès. Une batterie d'avocats et d'aides se trouve du côté de l'AMF, dont le redoutable procureur Eric Downs, alors que M. Lacroix se défend seul.