Deux témoins appelés à donner leur version des faits jeudi sur le scandale Norbourg au procès pénal de Vincent Lacroix se sont légèrement contredits sur des informations que l'Autorité des marchés financiers veut établir.

Deux témoins appelés à donner leur version des faits jeudi sur le scandale Norbourg au procès pénal de Vincent Lacroix se sont légèrement contredits sur des informations que l'Autorité des marchés financiers veut établir.

En effet, Mario Lavallée, consultant dans le secteur financier qui a aussi servi Norbourg à titre de président de filiales, et Pierre Therrien, développeur de stratégies de gestion, n'ont pas tenu les mêmes propos sur deux questions précises.

Un désaccord évident portait sur l'organisation du travail. Le procureur de l'AMF, Eric Downs, a demandé aux deux hommes qui ont travaillé pour Norbourg si les organigrammes de l'entreprise tenaient la route.

Si Mario Lavallée affirmait que ces documents «ne voulaient rien dire», M. Therrien a tenu un discours nuancé.

Cet ingénieur financier estimait que les postes et la structure comportaient certainement un aspect «publicitaire», comme l'expression «à la mode» de son poste de «directeur de l'ingénierie financière». Par contre, M. Therrien a dit que l'organigramme avait une signification réelle.

MM. Therrien et Lavallée se rejoignaient quand même pour dire que Vincent Lacroix exerçait un contrôle sur toutes les décisions importantes à prendre.

D'ailleurs, M. Therrien s'est plaint de ne pas avoir eu accès directement aux détails des transactions effectuées sur des titres par Norbourg dans le cadre d'Opvest. Cela rendait son travail plus difficile.

M. Lacroix aurait allégué s'être inspiré des stratégies de l'employé pour ses clients en gestion privée, ce qui combinait - et gonflait - les données du compte en provenance du courtier TD Waterhouse.

En deuxième lieu, Mario Lavallée a expliqué que son ancienne firme de consultants Lavallée Bourgeois et Associés avait fait le lien entre Desjardins et Norbourg, engendrant les investissements faits par Desjardins Opvest. L'ancien mentor de Vincent Lacroix disait avoir travaillé conjointement avec les gens de Norbourg.

Or, Pierre Therrien croit que le rôle de Norbourg dans l'investissement de Desjardins était «accessoire». À son avis, les sociétés de M. Lacroix n'ont été impliquées dans cette affaire seulement parce que Norbourg était autorisée à faire la gestion de fonds, un privilège que ses partenaires ne détenaient pas.

Il en conclut donc que Lavallée Bourgeois et Associés était «au centre du mandat de Desjardins».