Onex (T.OCX) pourrait être ce mystérieux partenaire financier qui permettrait à Bombardier (T.BBD.B) de faire décoller la CSeries.

Onex [[|ticker sym='T.OCX'|]] pourrait être ce mystérieux partenaire financier qui permettrait à Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] de faire décoller la CSeries.

Benoît Poirier, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, estime que la société de Gerald Schwartz correspond au profil recherché.

Dans un rapport de recherche, il rappelle qu'Onex accorde présentement une attention particulière au secteur aéronautique.

La société a récemment acquis une participation de 50 % dans la division des avions d'affaires de Raytheon ainsi qu'une participation de 12,5 % dans le transporteur australien Qantas. En juin 2005, Onex avait fait l'acquisition des installations manufacturières de Boeing à Wichita, au Kansas.

«La direction d'Onex croit qu'à long terme, la croissance du secteur de l'aéronautique sera supérieure à la croissance économique en général», écrit M. Poirier.

L'action de catégorie B de Bombardier a clôturé à 4,53 $ mardi à la Bourse de Toronto, en hausse de plus de 6 % par rapport à la veille. Il s'agit d'un sommet des 52 dernières semaines.

Au cours des derniers mois, le président de Bombardier Aéronautique, Pierre Beaudoin, a indiqué à quelques reprises que l'entreprise était à la recherche d'un grand partenaire pour procéder au lancement de la CSeries, une nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places.

Il pourrait s'agir d'un partenaire financier, qui investirait dans le programme et qui permettrait à Bombardier de réduire son risque, ou encore d'un partenaire du monde de l'aéronautique, qui pourrait partager son savoir-faire dans le domaine manufacturier.

M. Poirier croit toutefois que l'avionneur montréalais s'intéresse avant tout à l'aspect financier d'un partenariat.

«En tant que partenaire financier pour la CSeries (apportant avec elle des sommes importantes et peut-être même des commandes de lancement de la part de Quantas), Onex pourrait demander à ce que ses installations du Kansas manufacturent certaines composantes, ce qui bénéficierait aux deux parties», écrit l'analyste.

M. Poirier indique que d'autres groupes financiers impliqués dans le secteur aéronautique pourrait être intéressés, comme Texas Pacific Group, Macquarie Bank, Carlyle Group, Cerberus Capital Management, GS Capital Partners et Bain Capital.

Ce dernier groupe s'est allié avec la famille Bombardier-Beaudoin et la Caisse de dépôt et placement du Québec en août 2003 pour racheter Bombardier Produits récréatifs, mais il n'a pas l'habitude d'investir dans le type de projet que constitue la CSeries.

Onex et Bain Capital n'ont pas voulu faire de commentaire mardi.

Si Bombardier devait opter pour un partenaire de l'industrie, M. Poirier s'attendrait à la voir choisir Boeing, compte tenu de son savoir-faire dans les matériaux composites.

Au cours des prochains jours, Bombardier devrait effectuer une mise à jour de son projet de CSeries. Il y a un an, jour pour jour, l'avionneur avait mis le projet sur la glace en raison d'un nombre insuffisant de commandes fermes.

L'entreprise a réduit l'équipe de développement, la faisant passer de 300 à 50 personnes, et lui a accordé un mince budget de 20 millions US pour l'année. L'équipe a quand même apporté des améliorations à la CSeries, en augmentant notamment sa proportion de matériaux composites.

M. Poirier note un autre point positif: il estime qu'Airbus et Boeing ne sont pas sur le point de lancer une nouvelle famille d'appareils de 100 à 150 passagers en raison de la concurrence qu'ils se livrent au niveau des gros porteurs et en raison de problèmes internes dans le cas d'Airbus.

«Nous croyons qu'éventuellement, la direction de Bombardier ira de l'avant avec le projet», écrit-il.

M. Poirier indique qu'en théorie, le titre de Bombardier devrait réagir négativement au lancement du projet, compte tenu des risques impliqués. En pratique, à chaque nouveau développement, le titre est demeuré stable ou a pris du galon.

«Compte tenu des nouvelles perspectives du marché, d'un design amélioré et de la venue d'un partenaire financier potentiel qui diminuerait le risque, nous croyons que le titre réagira positivement au lancement de la CSeries», écrit-il.