Se pourrait-il que ce soit trop peu, trop tard pour Quebecor World? C'est là une hypothèse sérieusement considérée par des analystes.

Se pourrait-il que ce soit trop peu, trop tard pour Quebecor World? C'est là une hypothèse sérieusement considérée par des analystes.

Quebecor World [[|ticker sym='T.IQW'|]] pourrait devoir se mettre à l'abri de ses créanciers malgré l'offre de sauvetage financier présentée vendredi par Quebecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]] et Brookfield Asset Management [[|ticker sym='T.BAM.A'|]], estiment des analystes.

Dans une note à des clients, Drew McReynolds, de RBC Marchés des capitaux, attribue une probabilité égale à chacun des trois scénarios suivants:

a) Quebecor World se place sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers;

b) les banques acceptent l'offre de Quebecor et de Brookfield ou:

c) le syndicat bancaire réussit à refinancer lui-même la dette de l'entreprise.

Vendredi, Quebecor et Brookfield ont annoncé qu'ils offraient un financement de 400 M$ (200 M$ chacun) à Quebecor World, ce qui permettrait à l'imprimeur de résoudre, du moins à court terme, ses problèmes de liquidités.

Eric Mencke, de UBS, souligne qu'il existe un risque bien réel que les banques rejettent la proposition Quebecor-Brookfield, puisque cette dernière gèlerait la dette de Quebecor World pendant deux ans, en plus de passer outre aux règles fixées par le syndicat bancaire.

L'analyste soutient en outre que les 400 M$ de Quebecor et Brookfield passeraient devant les prêts des banques en cas de faillite, ce qu'un porte-parole de Quebecor a toutefois nié, vendredi.

Comme les détails de la proposition Quebecor-Brookfield ne sont pas connus, les analystes ont du mal à évaluer ses effets sur la valeur du titre boursier de Quebecor World et sur celui de la société mère de l'imprimeur.

Si le financement prenait la forme d'actions émises au profit de Quebecor et de Brookfield, il en résulterait une forte dilution du capital-actions de Quebecor World, note Drew McReynolds.

Selon certains médias, la participation de Quebecor et de Brookfield dans Quebecor World varierait entre 50 et 75% du capital-actions.

Quebecor détient actuellement 35,5% des actions de sa filiale.

Les conséquences sur Quebecor sont aussi incertaines. Eric Mencke calcule que le conglomérat dispose actuellement de 106 M$ en fonds disponibles (56 M$ en espèces et 50 M$ sous la forme d'un accord de crédit renouvelable), ce qui signifie que l'entreprise devrait puiser les 100 M$ restants soit dans Quebecor Média, soit en contractant un nouveau prêt.

Dans les circonstances, UBS a fait passer lundi son prix-cible pour Quebecor de 41 à 37 $. RBC a maintenu le sien à 45 $. Dans le pire des scénarios (une radiation de l'investissement de 200 M$ dans Quebecor World), le prix-cible de RBC pour Quebecor passerait de 45 à 41 $.

On en saura probablement plus mardi, date-butoir que le syndicat bancaire a imposée à Quebecor World pour trouver un financement de 125 M$.

Le titre de Quebecor World a reculé lundi de 12% à la Bourse de Toronto pour clôturer à 81 cent.

Celui de Quebecor a terminé la séance à 33 $, en baisse d'un cent, tandis que l'action de Brookfield Asset Management a perdu 2,6% pour clôturer à 31 $.