Le congrès de l'Union des producteurs agricoles (UPA) a été marqué d'un coup de théâtre, jeudi. Un producteur laitier, Christian Lacasse, a défait Laurent Pellerin à l'élection pour le poste de président de ce syndicat d'agriculteurs.

Le congrès de l'Union des producteurs agricoles (UPA) a été marqué d'un coup de théâtre, jeudi. Un producteur laitier, Christian Lacasse, a défait Laurent Pellerin à l'élection pour le poste de président de ce syndicat d'agriculteurs.

Le nouveau président, qui réside à Saint-Vallier-de-Bellechasse, a promis de s'attaquer en priorité aux baisses de revenus des agriculteurs québécois.

M. Pellerin, qui dirigeait l'UPA depuis 14 ans, a été défait par 11 voix, soit par un compte de 198 voix contre 187. Ironiquement, en 2005, les deux mêmes adversaires s'étaient affrontés pour la présidence et cette fois-là, c'était M. Pellerin qui l'avait emporté par une majorité de 11 voix.

Les délégués au congrès ont aussi choisi un nouvel élu au poste de premier vice-président. Pierre Lemieux a défait Martine Mercier par 213 voix contre 174 pour l'obtention de ce poste.

Devant la presse, M. Lacasse a expliqué que pour défendre les agriculteurs, il sera de tous les combats. «Je me mets la barre très haute», a-t-il dit.

Sa priorité sera de relever le revenu des producteurs. Ces revenus ont été mis à mal par divers facteurs comme la hausse du dollar canadien par rapport à son vis-à-vis américain, ou encore l'incapacité des agriculteurs d'arrondir leurs revenus par la vente de bois provenant de leurs terres.

M. Lacasse promet de s'impliquer dans le renouvellement de deux dossiers qui viennent à expiration au début de 2008: le renouvellement de l'entente sur la Financière agricole, qui garantit les programmes d'assurance-récolte, et le prochain cadre fédéral de stratégie agricole.

Le nouveau président s'engage aussi à promouvoir la souveraineté alimentaire, une philosophie qui consiste à développer la consommation de produits agroalimentaires locaux.

Quant à M. Pellerin, il a paru ébranlé par sa courte défaite. Il a remercié les agriculteurs pour l'appui qu'il a reçu au cours de son mandat de 14 ans et a souhaité bonne chance à son successeur.

Cette élection inattendue a relégué au second plan l'intervention du ministre fédéral de l'Agriculture, Gerry Ritz.

S'exprimant uniquement en anglais devant un auditoire presque entièrement francophone, M. Ritz a rappelé que le gouvernement canadien entend continuer à défendre sur la scène internationale le système de gestion de l'offre qui caractérise l'agriculture québécoise.

«Cette gestion de l'offre permet aux consommateurs canadiens d'avoir accès à un approvisionnement stable de produits de qualité supérieure», a dit le ministre Ritz.

Il a aussi rappelé que le gouvernement fédéral vient de débloquer 25 M$ pour le programme de vaccination des porcs dans l'ensemble du pays.

Les ministres de l'Agriculture du Canada et des provinces se concertent pour unir leurs efforts. Il y aura conférence téléphonique la semaine prochaine et une autre est prévue au début de 2008, a indiqué le ministre Ritz.

Ce dernier n'a pas, contrairement à la tradition, répondu aux questions des producteurs agricoles présents au congrès ni à celles des journalistes. Il devait retourner rapidement à Ottawa pour un vote à la Chambre des communes.