Yves Michaud et Paul Desmarais fils, même combat? Toujours est-il que le «Robin des banques» et le cochef de la direction de Power Corporation prônent tous deux l'actionnariat à long terme.

Yves Michaud et Paul Desmarais fils, même combat? Toujours est-il que le «Robin des banques» et le cochef de la direction de Power Corporation prônent tous deux l'actionnariat à long terme.

Ainsi, le groupe de M. Michaud, le Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires (MEDAC), présentera en 2008 une proposition demandant à 11 entreprises, dont Power, d'augmenter de 10 % le dividende qu'elles versent aux actionnaires détenant leurs titres depuis deux ans ou plus.

Le MEDAC s'inspire d'une loi française de 1994 qui permet à une société de récompenser ses actionnaires pour leur fidélité. En mai, Paul Desmarais fils, cochef de la direction du conglomérat Power Corporation, avait évoqué la même loi afin de demander aux gouvernements d'instaurer des mesures pour favoriser l'actionnariat à long terme.

M. Michaud a estimé jeudi que ce parti pris de M. Desmarais devrait inciter Power à recommander à ses actionnaires l'adoption de cette proposition du MEDAC.

Dans la même veine, Yves Michaud propose de n'accorder le droit de vote qu'aux actionnaires qui détiennent leurs titres depuis un an ou plus.

En 2008, le MEDAC, qui fête cette année une décennie de militantisme, présentera en tout neuf propositions lors des assemblées annuelles des grandes sociétés qu'il a ciblées.

Ne reculant devant rien, le MEDAC propose que les entreprises versent dans la caisse de retraite de leurs employés, dans l'éventualité d'une acquisition ou d'une fusion, un montant égal au double des primes et avantages accordés aux dirigeants et administrateurs.

Après avoir proposé la présence d'au moins un tiers de femmes au sein des conseils d'administration, le MEDAC va plus loin et suggère cette fois-ci la parité pure et simple. La commande est de taille, puisque la proposition de l'année dernière avait été largement rejetée par les actionnaires.

«Des choses ont changé»

Quand on lui a demandé de résumer les 10 premières années d'existence du MEDAC, Yves Michaud a d'abord parlé d'un bilan «désarmant» et «désolant». Il a tout de même fini par admettre que «des choses ont changé» grâce aux pressions de l'organisme.

Il faut dire qu'entre 1997 et 2007, pas moins de sept propositions différentes du MEDAC ont été approuvées par les actionnaires d'une ou de plusieurs entreprises. La proposition la mieux reçue fut celle ordonnant la divulgation des honoraires des vérificateurs externes, qui a été adoptée par six sociétés en 2000.

Les autres propositions qui seront mises de l'avant en 2008 préconisent l'approbation préalable par les actionnaires de la politique de rémunération des hauts dirigeants, la divulgation des participations dans les fonds de couverture et les prêts hypothécaires à risque et la possibilité de multiplier les votes d'un actionnaire en faveur d'un ou de plusieurs administrateurs d'une entreprise.

Les entreprises visées par le MEDAC en 2008 sont les sept plus grandes banques canadiennes, Bombardier, la Financière Manuvie, Power Corporation et BCE, si elle est encore une société publique en juin.