Londres-Francfort en train? C'est possible, et ce sera bientôt aussi rapide et simple que l'avion, mais également moins nocif pour l'environnement, affirment sept compagnies ferroviaires européennes qui ont décidé de créer une alliance, Railteam.

Londres-Francfort en train? C'est possible, et ce sera bientôt aussi rapide et simple que l'avion, mais également moins nocif pour l'environnement, affirment sept compagnies ferroviaires européennes qui ont décidé de créer une alliance, Railteam.

Sur le modèle des alliances déjà existantes dans le secteur aérien - comme Skyteam, Star Alliance ou One World - , Eurostar, la SNCF (France), la SNCB (Belgique), la Deutsche Bahn (Allemagne), NS Hispeed (Pays-Bas), OBB (Autriche) et CFF (Suisse), ainsi que leurs filiales Thalys et Lyria, se fixent pour ambition de faciliter les voyages sur le réseau à grande vitesse européen.

Leur objectif? Attirer au moins 25 millions de voyageurs d'ici 2010, soit dix millions de plus qu'à l'heure actuelle, en grignotant 5 % de parts de marché aux vols court-courrier, principalement sur des voyages à motif professionnel de quatre heures maximum et sur des séjours privés pouvant aller jusqu'à six heures en Europe de l'ouest.

Dans un premier temps, des points d'information Railteam vont être installés dans les cinq premières plates-formes de correspondance (Bruxelles-Midi, Lille-Europe, Stuttgart, Cologne et Francfort) et dans les principales gares du réseau.

Tout au long du voyage, une information complète et multilingue sera disponible à bord et en gare, tandis que les correspondances seront améliorées.

Et, en cas de correspondance manquée à cause d'un retard sur un train Railteam, il sera possible de monter dans le train suivant pour sa destination sans même modifier son billet, mais évidemment dans la limite des places disponibles et sans garantie de place assise.

Dans un deuxième temps, à partir de janvier 2009, le réseau permettra de se rendre d'une ville à l'autre avec un seul billet.

Avec la mise en place d'une plate-forme d'interconnexion des systèmes de production des billets, le voyageur pourra réserver auprès de n'importe quel point de vente ou sur Internet, et au meilleur prix. Cette plate-forme devrait coûter environ 30 millions d'euros (43 M$ CAN).

Plus respectueux de l'environnement, le train grignote déjà des parts de marché aux compagnies aériennes, alors que les mesures de sécurité ont amplifié les temps d'attente dans les aéroports, affirment les sept entreprises ferroviaires participant à l'alliance.

Avec des liaisons à destination de Londres, Paris et Bruxelles, l'Eurostar a vu ses ventes de billets grimper de 39 % pour ses correspondances avec les TGV permettant de rejoindre la Méditerranée et les Alpes.

Le réseau à grande vitesse relie déjà 100 villes et 120 millions de personnes en Europe de l'ouest. Mais de nombreux voyageurs ignorent qu'ils peuvent voyager à l'étranger en train.

Et il leur est difficile de trouver des informations sur les correspondances, les tarifs et les réservations en dehors de leur pays.

«On en est au début. Après, tout va être affiné, on va voir ce qui est possible, compatible», a expliqué à l'Associated Press un porte-parole de la SNCF. «Dans un premier temps, les correspondances vont être améliorées, c'est le plus essentiel pour les clients.»

Enfin, des avantages seront proposés aux voyageurs fréquents, notamment l'élargissement de l'accès aux salons sur tout le réseau Railteam, soit 36 salons.

À terme, les programmes de fidélité existants, comme les «miles», seront étendus.