Le fabricant de planchers de bois franc Ribeyron, à Ripon, pourrait être forcé de se placer sous la protection de la Loi sur la faillite d'ici deux semaines si l'entreprise n'obtient pas le prêt de 1,4 M$ d'Investissement Québec pour lui permettre d'acheter sa matière première.

Le fabricant de planchers de bois franc Ribeyron, à Ripon, pourrait être forcé de se placer sous la protection de la Loi sur la faillite d'ici deux semaines si l'entreprise n'obtient pas le prêt de 1,4 M$ d'Investissement Québec pour lui permettre d'acheter sa matière première.

«Nous avons un carnet de commandes rempli et notre entreprise est rentable, mais il nous faut du bois pour produire et nous manquons de liquidités pour l'acheter. En début d'année, on avait dit qu'on ne pourrait pas tenir le coup plus loin qu'avril, mais là on est rendu au bout du rouleau, la cour à bois est vide», souligne Robert Ribeyron.

Actuellement, l'entreprise ne fonctionne qu'avec un quart de travail, soit une soixantaine d'employés sur une possibilité de 135.

Ses ventes atteignent à peine 400 000 $ par mois alors qu'avec les nombreux contrats qu'elle a en poche, son chiffre d'affaires mensuel atteindrait les 1,6 M$ si elle avait le bois pour produire à plein régime.

«Nous avons des clients à Calgary, à Montréal et à Ottawa qui attendent, et nous devons arrêter de prospecter car on n'a pas assez de stocks pour les fournir», ajoute M. Ribeyron.

Dans sa dernière offre datant du 22 mars dernier, Investissement Québec est prêt à accorder une aide financière de 1 million $ sous forme de prêt à la condition que l'entreprise trouve ailleurs les 400 000 $ manquant.

«Le gouvernement parle beaucoup d'équité, mais dans notre cas ce n'est pas équitable. Il n'y a pas de raisons qu'il ait donné tant à d'autres et que pour nous, il trouve toujours des excuses. Nous avons un produit écologique avec un plancher de 14 millimètres d'épaisseur qui permet de sauver un arbre sur trois. Le gouvernement devrait nous prioriser, affirme Robert Ribeyron.

«La scierie Lauzon a reçu 6 M$ pour construire une usine optimisée à Thurso et elle va réduire son personnel. Nous, ça fait 30 ans que nous avons une usine optimisée et je veux juste continuer à offrir de l'emploi à mes 135 travailleurs», ajoute-t-il.

L'entreprise riponnaise a de la difficulté à trouver les 400 000 $ en capital de risques chez les institutions financières. Elle soupçonne même que certaines veulent la forcer à faire faillite pour que quelqu'un d'autres ramasse l'entreprise à rabais.

De son côté, le député de Papineau, Norm MacMillan, soutient qu'il a travaillé fort dans ce dossier et que le gouvernement a fait le maximum.

«C'est une industrie importante et il faut qu'elle continue. Le gouvernement a fait tout ce qu'il avait à faire. J'ai parlé avec le ministre Bachand, lundi dernier, et Investissement Québec a confirmé que le 1 M$ est toujours disponible. M. Ribeyron sait depuis le tout début qu'il doit aller chercher les 400 000 $ ailleurs. Quand tu investis, tu ne peux pas donner plus que ce que tu peux avoir et ce que tu peux remettre», conclu le député de Papineau.