L'OPEP n'a pas l'intention d'augmenter sa production pétrolière à court terme pour calmer les prix du pétrole, qui ont bondi ces deux dernières semaines, et ne prévoit pas de tenir une réunion extraordinaire avant celle prévue en septembre.

L'OPEP n'a pas l'intention d'augmenter sa production pétrolière à court terme pour calmer les prix du pétrole, qui ont bondi ces deux dernières semaines, et ne prévoit pas de tenir une réunion extraordinaire avant celle prévue en septembre.

«Jusqu'à présent il n'y a pas besoin de se réunir, à moins que les choses changent drastiquement» avant la prochaine réunion du cartel pétrolier, prévue en septembre, a déclaré jeudi le ministre du Pétrole des Émirats Arabes Unis, actuel président de l'OPEP, Mohammed Al-Hamili, lors d'un sommet pétrolier à Paris.

L'OPEP n'a «pas besoin» d'augmenter sa production pétrolière pour le moment, a renchéri son homologue qatariote, Abdallah Al-Attiyah, dont le pays est également membre de l'OPEP.

«La hausse récente des prix est due à la situation géopolitique. Cela n'a rien à voir avec les fondamentaux. Je pense que les fondamentaux sont bons», a ajouté M. Al-Hamili, se déclarant «heureux» de la situation actuelle du marché du pétrole.

Il a rappelé que lors de sa dernière réunion mi-mars à Vienne, l'OPEP avait maintenu inchangés ses plafonds de production pétrolière à 25,8 millions de barils par jour, prévoyant que l'économie mondiale allait continuer de croître à un rythme «relativement soutenu» en 2007.

Le cartel avait fortement réduit sa production de 1,7 million de barils par jour fin 2006 pour contrer une chute des prix pétroliers tombés brièvement sous 50$ US le baril après avoir atteint des records à près de 80$ US l'été dernier.

«Nous ne pouvons pas contrôler les facteurs géopolitiques et nous n'avons aucune indication selon laquelle il y aurait une pénurie de pétrole», a poursuivi M. Al-Attiyah.

M. Al-Hamili a refusé de se prononcer sur une éventuelle cible de prix pétroliers souhaitée par l'OPEP. «Nous ne parlons pas de fourchette de prix mais de fondamentaux de marché», s'est-il contenté de déclarer.

Depuis le début de l'année, les déclarations de plusieurs dirigeants de l'OPEP semblaient indiquer que l'organisation était satisfaite avec des cours pétroliers oscillant entre 50 à 60$ US le baril, une fourchette au sein de laquelle ils s'étaient maintenus jusqu'à la capture de 15 marins britanniques en Iran le 23 mars.

Les cours du brut ont alors bondi d'environ 8$ US en quelques séances à New York et à Londres, touchant leurs sommets depuis sept mois à Londres dans la nuit de lundi à mardi à 69,58$.

La libération des otages, intervenue mercredi, n'a entraîné qu'un léger repli des cours, qui repartaient à la hausse jeudi.

Vers 10H00 GMT (06H00 heure de Montréal) à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 17 cents à 68,57$ et à New York le baril de «light sweet crude» progressait de 4 cents à 64,42$ US lors des échanges électroniques.

Les cours pourraient se retrouver sous pression à l'approche de l'été, période de forte demande en raison des départs en vacances en voiture aux Etats-Unis.

Le directeur général de Total, Christophe de Margerie, qui participait également au sommet de jeudi, a réaffirmé n'avoir reçu aucune convocation des autorités américaines pour s'expliquer sur les activités du groupe pétrolier français en Iran.

Claude Mandil, le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE), qui représente les intérêts des pays consommateurs, a relativisé le risque représenté pour ces derniers par l'éventuelle création d'un cartel gazier, à quelques jours de la tenue d'un forum des pays exportateurs de gaz à Doha.