L'exemple vient souvent des plus petits. Écosociété en est la preuve. Cette petite maison d'édition québécoise n'a pas attendu l'arrivée d'ÉcoInitiatives pour se tourner vers l'édition responsable.

L'exemple vient souvent des plus petits. Écosociété en est la preuve. Cette petite maison d'édition québécoise n'a pas attendu l'arrivée d'ÉcoInitiatives pour se tourner vers l'édition responsable.

Dès 1993, Écosociété publiait sur du papier recyclé, rappelle l'un des fondateurs, Serge Mongeau. Une expérience qui a tourné court. «C'était trop pour nos moyens, nous avons dû revenir à du papier ordinaire», dit-il.

Ce n'est qu'en 2004, que la maison d'édition a pu reprendre la publication de tous ses livres sur papier recyclé. «Lorsque Cascades a commencé à faire du papier recyclé plus abordable», précise Serge Mongeau, rejoint chez lui à l'île d'Orléans.

Pour l'auteur de La simplicité volontaire, la conscientisation n'est pas un vain mot. Écosociété a banni l'étape du pilon, soit la destruction des livres qui ne se sont pas vendus. Les tirages sont réduits à 1000-1500 exemplaires et les invendus donnés à l'organisme Cultures à partager.

«Nous avons horreur du pilon, déclare Serge Mongeau. C'est pourquoi nous veillons à ce que ce que nous publions apporte quelque chose de nouveau. Il ne faut pas encombrer le marché. On fait attention dans nos choix de livres.»

En plus de réduire l'encre sur les couvertures des livres, l'éditeur rompt avec une autre tradition : les pages blanches entre les chapitres. «On a décidé d'éliminer ces pages blanches inutiles», dit M. Mongeau.

Écosociété a-t-elle fait boule de neige? «Ce serait nous donner plus d'importance que nous en avons, tempère-t-il. Les grosses maisons sont passées au papier recyclé, pas parce que nous l'avions fait, mais parce que ça devient plus accessible, et qu'il y a une pression du public pour des mesures environnementales.»

Du côté des grandes maisons d'édition, les avis sont partagés. Chez Boréal, le pilon est souvent inévitable. «Le pilon, on en fait de temps en temps, admet Mathieu de Lajartre. Parce qu'on produit de plus en plus de livres et que nous entreposons plus de 700 000 livres qui finissent par s'abîmer.»

Quant à l'élimination des pages blanches, c'est jouer dans l'exagération, selon Luc Roberge. Le directeur général de Québec Amérique considère que l'industrie de l'édition au Québec a fait son bout de chemin. «On fait de l'autoflagellation sur l'utilisation du papier, dit-il, mais l'édition, c'est juste 8 à 10 % du papier utilisé. Au tour des éditeurs de journaux et de magazines de réagir.»