Les prix du pétrole brut ont emboîté le pas jeudi aux marchés boursiers en pleine déroute, mettant de côté la crainte de voir l'ouragan Dean endommager les infrastructures pétrolières.

Les prix du pétrole brut ont emboîté le pas jeudi aux marchés boursiers en pleine déroute, mettant de côté la crainte de voir l'ouragan Dean endommager les infrastructures pétrolières.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en septembre a perdu 2,33 dollars, clôturant à 71,00 dollars. Il a glissé en séance jusqu'à 70,10 dollars, au plus bas depuis début juillet.

Alors que les cours du brut avaient progressé sensiblement depuis le début de la semaine face au risque d'ouragans, ils ont radicalement inversé la tendance jeudi, devant la prolongation et l'accentuation de la crise boursière.

Jeudi, les Bourses mondiales ont accéléré leur déclin, en raison de l'amplification des craintes entourant la crise des crédits immobiliers à risque (dits «subprimes»): Paris a terminé à son plus bas niveau de l'année (-3,26%), Londres a chuté de 4,10% et à Wall Street, le Dow Jones a connu en matinée une correction de 10% par rapport à son plus haut historique atteint mi-juillet.

Sur le marché du pétrole, cela laisse, en premier lieu, craindre des conséquences sur le niveau de la demande énergétique.

«Il y a maintenant de grosses inquiétudes concernant la croissance américaine et mondiale, alors que les marchés financiers sont entrés dans une période de réelles turbulences», a souligné Jason Schenker, analyste de la banque Wachovia. Or, tout ralentissement de la croissance laisse présager un ralentissement de la demande de brut, en premier lieu des Etats-Unis, qui sont les premiers consommateurs de pétrole au monde.

En second lieu, face à ces temps agités, les opérateurs «s'éloignent des investissements risqués», a souligné Eric Wittenauer, analyste d'AG Edwards, car cela pourrait encore amplifier leurs pertes.

De nombreux fonds étaient entrés sur le marché au début de l'été, spéculant sur de nouveaux prix records, qui ont été atteints le 1er août, à 78,77 dollars.

Le marché semblait par ailleurs avoir mis de côté ses peurs de voir l'ouragan Dean et la dépression tropicale Erin abîmer les infrastructures pétrolières du Golfe du Mexique.