L'euro a franchi pour la première fois de son histoire le seuil de 1,37 $ US mardi sur le marché des changes, profitant de perspectives économiques et monétaires défavorables au billet vert.

L'euro a franchi pour la première fois de son histoire le seuil de 1,37 $ US mardi sur le marché des changes, profitant de perspectives économiques et monétaires défavorables au billet vert.

L'euro a grimpé jusqu'à 1,3717 $ US, tandis que la faiblesse de la devise américaine profitait aussi à la livre sterling, au plus haut depuis 1981 à 2,0231 $ US.

Le billet vert pâtit actuellement des craintes de voir la crise du crédit immobilier à risque aux États-Unis se propager à l'ensemble du secteur financier et de l'économie américaine.

Plus généralement, la remontée des taux d'intérêt en Europe et au Royaume-Uni, alors qu'ils stagnent depuis un an aux États-Unis, incite les investisseurs à acheter de l'euro et de la livre aux dépens du dollar, pour disposer de meilleurs rendements financiers.

Cette nouvelle poussée de l'euro intervient alors que l'impact de la vigueur de la monnaie unique sur l'économie européenne fait débat en Europe, la France paraissant assez isolée sur le sujet.

Le président français Nicolas Sarkozy s'inquiète en effet régulièrement des effets de l'euro fort sur l'économie européenne, en pourfendant la politique de la BCE, à qui il reproche de relever ses taux d'intérêt et d'entretenir ainsi la vigueur de l'euro, au détriment de la croissance.

«Sur la politique monétaire, j'en ai brièvement discuté avec mon ami Jean-Claude Trichet. Nous ne sommes pas exactement sur la même longueur d'onde», a affirmé M. Sarkozy lundi soir à Bruxelles, à l'issue d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro à laquelle il participait.

Nombre de dirigeants européens sont cependant loin de partager cette analyse. «Je ne suis pas inquiet par l'euro fort, j'adore l'euro fort», a ainsi déclaré le ministre allemand des Finances Peer Steinbrock lundi lors de la même réunion.