La cadence des fusions a doublé durant les premiers mois de l'année, contribuant ainsi fortement à l'appréciation de la Bourse de Toronto, indique une étude de CIBC World Markets.

La cadence des fusions a doublé durant les premiers mois de l'année, contribuant ainsi fortement à l'appréciation de la Bourse de Toronto, indique une étude de CIBC World Markets.

Selon CIBC, le volume des activités canadiennes de fusion et d'acquisition depuis le début de 2007 est deux fois plus élevé qu'à la même période l'an dernier. Et il compte pour 44 % de la croissance de l'indice TSX au cours des douze derniers mois. Le TSX a progressé d'environ 2000 points durant cette période.

«Les investisseurs sont témoins de la plus grosse vague de fusions de l'histoire», n'hésite pas à affirmer Jeff Rubin, économiste et stratégiste en chef à CIBC World Markets.

«Le résultat est l'émergence de mastodontes mondiaux dont la capitalisation rivalise avec le PIB de nombreux pays. En outre, leur création a généralement mené au versement de généreuses primes, alimentant la hausse des marchés boursiers du monde entier», explique-t-il.

À l'échelle internationale, les primes aux fusions se situent en moyenne à 20%, calcule CIBC. Au Canada, celles de la dernière année ont atteint 30 % et, dans certains cas, elles sont montées jusqu'à 70 %.

Dans le secteur minier, foyer des plus grosses transactions de l'année, ces primes ont avoisiné 40 %.

M. Rubin s'attend à ce que la vague de fusions se poursuive et mène le TSX jusqu'aux 15 000 points d'ici la fin de l'année.

Il estime que les facteurs favorables aux transactions, soit des taux d'intérêt bas, un bon volume de liquidités et les prix élevés des ressources, demeureront en vigueur, tandis que le rôle des des fonds d'investissements et de pension continuera à s'accroître.

Répondant aux inquiétudes d'une «vente» du Canada corporatif, CIBC calcule que sur cinq ans, la valeur des acquisitions canadiennes de firmes étrangères surpasse de 20 G$ celle des acquisitions d'entreprises canadiennes par des étrangers.

Jeff Rubin signale aussi que contrairement aux vagues de fusions passées, dont celle qui a récemment touché le secteur des télécoms, la vague actuelle n'est pas menée par les compagnies américaines.

«Les joueurs d'outre-mer ont la haute main sur les transactions ces jours-ci, puisque l'Europe vient d'éclipser les États-Unis comme premier acquéreur de sociétés internationales, peut-on lire dans le rapport. Des firmes des marchés émergents comme le Brésil, la Russie et l'Inde prennent de plus en plus de place.»

La valeur des fusions et acquisitions canadiennes a atteint 175 M$ jusqu'à maintenant en 2007, ce qui inclut 82 M$ en transactions annoncées pour le seul mois de mai, calcule CIBC.