Deux Airbus A380, le super-jumbo de l'avionneur européen, ont atterri pour la première fois lundi aux États-Unis, l'un à New York, l'autre à Los Angeles.

Deux Airbus A380, le super-jumbo de l'avionneur européen, ont atterri pour la première fois lundi aux États-Unis, l'un à New York, l'autre à Los Angeles.

«C'est vraiment énorme, c'est vraiment le plus gros avion que j'ai jamais vu de ma vie», s'extasie Amina Gamble, 13 ans, à l'aéroport de Los Angeles. «Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi grand», renchérit Evan Austin, 13 ans, qui veut devenir pilote.

Un cordon de policiers entoure l'avion, dos à l'appareil, dès son immobilisation alors que le ciel couvert est parsemé d'hélicoptères de chaînes de télévision immortalisant l'évènement. Plusieurs centaines de curieux ont fait le déplacement et des unités antiterroristes sont aussi visibles.

Entre la passerelle et un podium, un tapis rouge de plus d'une centaine de mètres a été disposé. «Les avions géants sont bons pour l'environnement, pour les voyageurs, pour nos aéroports», lance le maire de Los Angeles, Antonio Villaraigosa.

«Plus silencieux, plus propres et plus économiques comme l'A380», ils «constituent le futur du voyage aérien». «Avec sa hauteur d'un immeuble de 8 étages et une envergure qui atteint presque la longueur d'un stade de football, l'A380 transportera davantage de passagers en moins de vols qu'aucun autre avion ne l'a fait dans l'histoire du monde».

Sept compagnies aériennes ont l'intention d'exploiter l'A-380 au départ ou à l'arrivée de Los Angeles.

L'Airbus A380, auprès duquel un DC3 de 1935 du musée de l'aéroport de Los Angeles fait figure de jouet, avait décollé à l'aube de l'aéroport de Toulouse-Blagnac (France) pour Los Angeles. Portant le numéro MSN1, il participera dans ce cinquième aéroport au monde en termes de passagers à plusieurs essais au sol: manoeuvres aéroportuaires, manutention au sol, ravitaillement en carburant.

Les tests seront effectués en collaboration avec la compagnie australienne Qantas Airways, qui assurera, entre l'Australie et Los Angeles, la première desserte régulière de l'A380 aux États-Unis.

Un deuxième Airbus A380, portant le numéro MSN7, est arrivé dans le même temps à l'aéroport John F. Kennedy de New York, en provenance de Francfort (Allemagne). A la différence du premier appareil, arrivé vide en Californie, ce deuxième avion avait à son bord environ 500 passagers.

Ce MSN7 s'envolera ensuite pour Chicago avant de revenir à New York mardi et de regagner Francfort mercredi. Cet appareil partira ensuite pour Hong Kong, le 24 mars, avant de retourner vers les Etats-Unis. Il se posera le 25 mars à Washington et fera escale à Munich (Allemagne) le 28 mars avant son retour à Toulouse.

L'objectif des essais qui seront menés sur cet appareil «est d'affiner les réglages des systèmes cabines de l'avion dans des conditions opérationnelles représentatives de plusieurs vols réguliers, en vue de sa mise en service prévue dans quelques mois», selon Airbus.

L'avion géant du groupe européen a obtenu le 12 décembre, lors d'une cérémonie à Toulouse, son certificat de navigabilité, signé par les autorités de l'aviation civile européenne et américaine, l'EASA (Agence européenne de la sécurité aérienne) et la FAA (Federal Aviation Authority).

Depuis les premiers essais d'aéroport pour cet avion, qui pourra transporter entre 555 et 845 passagers, l'A380 s'est déjà rendu dans 40 aéroports dans le monde. «Dès 2011, plus de 70 aéroports seront prêts à le recevoir», selon Airbus.

Le carnet de commandes du super-jumbo, destiné à briser le monopole du Boeing 747, s'élève à 166 commandes fermes et engagements d'achat émanant de 15 compagnies clientes. Il est toutefois boudé jusqu'à présent par les compagnies aériennes américaines.