Le numéro deux mondial des équipements sportifs, l'allemand Adidas, a choqué les investisseurs en annonçant jeudi que ses bénéfices augmenteraient moins que prévu l'an prochain à cause de sa filiale Reebok, qu'il veut remettre d'aplomb à grands renforts d'investissements.

Le numéro deux mondial des équipements sportifs, l'allemand Adidas, a choqué les investisseurs en annonçant jeudi que ses bénéfices augmenteraient moins que prévu l'an prochain à cause de sa filiale Reebok, qu'il veut remettre d'aplomb à grands renforts d'investissements.

L'action Adidas a durement accusé le coup. A 09H50 GMT, elle dégringolait de 7,74% à 37,84 euros à la Bourse de Francfort, et plusieurs maisons de courtage avaient déjà abaissé leur recommandation, ainsi Merck Finck et WestLB.

Pour 2007 Adidas, qui a finalisé le rachat de Reebok en début d'année, attend maintenant une hausse du bénéfice net de 15%, contre 20% prévu auparavant. Le groupe a expliqué vouloir investir massivement dans Reebok en 2007, notamment dans le marketing, le développement produits et la communication de la marque américaine, ce qui va se ressentir sur ses résultats.

"Nous devons faire plus pour Reebok", a reconnu Herbert Hainer, patron d'Adidas, lors d'une conférence téléphonique, "c'est la plus importante priorité du groupe pour l'avenir".

Reebok, enfant à problèmes du groupe, a bien besoin d'un coup de pouce. A fin septembre, les entrées de commandes de la marque étaient de 14% inférieures à septembre 2005 à prix constants, a indiqué Adidas lors de la publication de ses résultats à neuf mois.

Depuis l'acquisition par Adidas, Reebok fait face à une baisse de commandes, surtout dans le segment lifestyle. Adidas a en outre transféré les contrats d'équipement de la ligue de basket américaine NBA à la marque adidas elle-même, privant Reebok d'une importante source de revenus.

Au total pour 2006, le groupe attend des ventes en baisse d'à peu près 5% pour Reebok, et une évolution positive du chiffre d'affaires devrait se faire attendre jusqu'à la deuxième moitié de 2007, a indiqué M. Hainer. Les deux premiers trimestres "seront difficiles" au vu du niveau actuel des commandes. Ce sont surtout les Etats-Unis et le marché britannique qui sont à la peine, alors que l'Asie se comporte bien.

Les deux autres marques phare du groupe, adidas et la ligne de produits de golf TaylorMade, s'en sortent mieux, et ont affiché des croissances du chiffre d'affaire de 12% et 10% respectivement au troisième trimestre.

Sur la période le bénéfice net a grimpé de 14% à 249 millions, et le chiffre d'affaires total de 53% à 2,95 milliards.

Mais les chiffres du troisième trimestre ont également réservé une autre mauvaise surprise : les entrées de commandes à fin septembre de la marque adidas étaient en hausse de 3% seulement sur un an, contre 6% annoncé par le numéro un mondial et grand rival d'Adidas, Nike, et 26% par Puma, relevaient les analystes. L'Europe, plus gros marché de la marque aux trois bandes, s'est particulièrement mal comportée (-6%).

ADIDAS-SALOMON

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