Bombardier s'apprête à mettre la main sur des contrats militaires qui pourraient atteindre plus d'une centaine de millions de dollars. De nouveaux pays devraient se joindre au programme de formation des pilotes de l'OTAN au Canada, un partenariat public-privé dirigé par l'entreprise montréalaise.

Bombardier s'apprête à mettre la main sur des contrats militaires qui pourraient atteindre plus d'une centaine de millions de dollars. De nouveaux pays devraient se joindre au programme de formation des pilotes de l'OTAN au Canada, un partenariat public-privé dirigé par l'entreprise montréalaise.

"Il semble que nous aurons un nouveau client, a déclaré David Jurkowski, vice-président aux relations gouvernementales et au développement des affaires de Bombardier Formation à l'aviation militaire, en entrevue avec La Presse Affaires. En fait, potentiellement, il y en aurait plus qu'un. Mais je ne peux pas dire de qui il peut s'agir. Ce sera annoncé lorsqu'il y aura une signature officielle."

Lorsqu'il s'agit d'annoncer la venue de nouveaux clients, Bombardier est un peu tributaire d'Ottawa : la participation au Programme d'entraînement en vol de l'OTAN au Canada, plus connu sous le sigle anglais NFTC (NATO Flying Training in

Canada), nécessite une entente de

gouvernement à gouvernement.

"C'est une question de semaines", a affirmé M. Jurkowksi.

À l'heure actuelle, le NFTC compte six clients : le Canada, le Royaume-Uni, le Danemark, l'Italie, Singapour et la Hongrie. Les Émirats arabes unis ont également participé au programme, mais les derniers pilotes de ce pays ont récemment terminé leur formation.

"Les Émirats devraient revenir d'ici un an", a indiqué M. Jurkowski.

L'ajout de nouveaux clients permettrait d'accroître le taux d'utilisation des installations et des équipements du NFTC à Moose Jaw, en Saskatchewan, et à Cold Lake, en Alberta, en plus d'augmenter les revenus de Bombardier.

Pour se donner une idée des sommes qui pourraient être en cause, le contrat signé par le Royaume-Uni a une valeur de 180 millions de dollars pour des services de formation s'étendant sur 10 ans. Pour sa part, le Danemark a opté pour un contrat de 20 ans d'une valeur de 250 millions.

L'essentiel de ces sommes reviennent à Bombardier, mais Ottawa en garde une petite partie parce que le gouvernement canadien fournit certains services de gestion ainsi que des infrastructures.

L'ajout de clients internationaux présente un autre intérêt pour Bombardier, soit la réputation de son programme, a fait valoir M. Jurkowski.

"C'est déjà un remarquable succès canadien, a-t-il affirmé. On dit déjà que ce programme est la référence mondiale en fait de formation de pilotes militaires. Les diplômés peuvent immédiatement se joindre aux unités opérationnelles de leur pays. "

C'est en 1994 qu'un groupe d'entreprises, dirigé par Bombardier, a proposé au gouvernement canadien un programme de formation des pilotes militaires canadiens et des pilotes des autres pays de l'OTAN. Le ministère de la Défense nationale a réalisé que cette proposition lui permettrait de former ses pilote à meilleurs coûts grâce aux économies d'échelle réalisées avec la participation d'autres pays.

Le programme a pris son envol en 2000 avec des engagements de plus de 3,5 milliards de la part du Canada, du Royaume-Uni, du Danemark, de l'Italie et de Singapour. La plus grande partie de cette somme, soit 2,8 milliards, est liée la participation canadienne.

À l'heure actuelle, le NFTC utilise 20 avions à réaction Hawk 115 et 26 turbopropulseurs Harvard II pour la formation de 165 pilotes.

La division Formation à l'aviation militaire de Bombardier comprend un autre programme, le Système avancé d'entraînement à distance pour le combat, destiné aux pilotes des CF-18 des Forces armées canadiennes. Il s'agit d'un contrat octroyé par le gouvernement canadien en 2004 qui a nécessité la construction d'un nouveau centre d'entraînement à Bagotville. Ce centre n'est toutefois pas encore en fonction.