Après plusieurs mois d'incertitude, l'entreprise Lauzon a finalement obtenu l'appui du gouvernement du Québec lui permettant d'aller de l'avant avec son projet d'investissement de 19 millions $ pour moderniser son processus de production à son usine de sciage, à Thurso, et pour rendre celle-ci plus productive et concurrentielle sur le marché de l'exportation.

Après plusieurs mois d'incertitude, l'entreprise Lauzon a finalement obtenu l'appui du gouvernement du Québec lui permettant d'aller de l'avant avec son projet d'investissement de 19 millions $ pour moderniser son processus de production à son usine de sciage, à Thurso, et pour rendre celle-ci plus productive et concurrentielle sur le marché de l'exportation.

Le ministre québécois du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, Raymond Bachand, a annoncé, hier, l'attribution d'une aide financière de 6,3 millions $ à l'entreprise Lauzon, soit un prêt sans intérêt de 2,85 millions $ sur sept ans, et une contribution remboursable par redevance de 3,45 millions $ sur 10 ans.

Réputée comme le plus important manufacturier de planchers de bois franc au Canada et parmi les cinq plus grands en Amérique du Nord, Lauzon devient ainsi la première entreprise à bénéficier du Programme d'appui stratégique à l'investissement.

Cette annonce survient au terme de 15 mois de négociations. Le ministre Bachand a indiqué que si les délais ont été longs, c'est notamment parce que le projet a évolué pour passer de 12 millions $ à 20 millions $, en l'espace de quelques mois. D'ailleurs, il ne s'agit que de la première de trois phases d'un projet d'investissement qui devrait totaliser quelque 50 millions $ lorsqu'il sera à terme.

"Nous voulons soutenir tous les bons projets et celui de Lauzon en est un bon exemple, car il est innovateur et en fera une usine hybride d'intégration de première et de deuxième transformations, qui permettra non seulement d'utiliser la technologie, mais de devenir plus productive, ce qui est la clef du développement de l'industrie forestière au Québec" a déclaré M. Bachand.

De son côté, le ministre des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, Pierre Corbeil, a confirmé que Lauzon pourra compter sur un volume d'approvisionnement suffisant en bois de type feuillu pour répondre aux besoins de son projet de croissance pour les trois à cinq prochaines années. Des 255 000 mètres cubes de bois nécessaires, 210 000 mètres cubes proviendront de la forêt publique, par le biais de Contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestiers (CAAF), qui sont transférés à l'usine de Thurso.

Le ministre a rappelé que la survie de la scierie Lauzon permettra également d'assurer l'approvisionnement en bois de plusieurs autres entreprises en Outaouais et ailleurs. C'est le cas, notamment, de Papier Fraser - Pâtes Thurso, dont 25 % des copeaux de bois pour la fabrication de sa pâte kraft proviennent des activités forestières de Lauzon.

Pour le président du groupe Lauzon, David Lauzon, la nouvelle usine hybride, qui sera en activité au cours de l'hiver 2007, s'inscrit non seulement dans les orientations du gouvernement pour développer des créneaux à valeur ajoutée, mais le nouveau processus de sciage sera un modèle d'utilisation optimale de la matière ligneuse qui sera une première en Amérique du Nord.

Cette technologie permettra notamment de scier de façon rentable jusqu'à 80 % de l'arbre, comparativement à 45 % avec l'équipement actuel. De plus, tout en réduisant les coûts d'exploitation de 40 %, la capacité de sciage de l'usine thursolienne passera de 30 millions de pieds bois à 54 mpb.

"Je suis très heureux du partenariat avec le gouvernement québécois qui nous permettra de poursuivre fièrement nos projets de croissance. En retour, le Québec verra son activité économique majorée de 200 millions $ à 400 millions $ annuellement en argent neuf, résultant de la croissance anticipée de nos ventes à l'exportation", souligne David Lauzon.

Moins d'employés

Sur le plan des ressources humaines, la nouvelle technologie fera en sorte que seulement 70 des 164 employés à l'usine de Thurso trouveront du travail dans les nouvelles installations. La direction précise cependant que la réalisation du projet permet d'éviter la cessation complète des activités de l'entreprise.

On préserve ainsi les emplois des 360 travailleurs existants en forêt et les 25 autres de l'usine Bois franc BV, tout en créant 10 nouveaux postes à Fassett. Les deux autres phases du projet d'expansion pourraient également permettre le rappel de certains travailleurs qui ont été licenciés à Thurso.

De son côté, l'enthousiasme du président du syndicat, Jacques Prévost, était mitigé. Il aurait souhaité que la totalité des 164 emplois soient maintenue et il craint que plusieurs travailleurs aient beaucoup de difficulté à s'adapter à la nouvelle technologie.

"La plupart du monde qui travaille dans les moulins à scie, sont de gens qui n'ont pas beaucoup d'instruction. Donc, si la personne ne sait pas lire ou écrire, et qu'elle ne réussit pas à apprendre la nouvelle technologie dans deux semaines, elle devra tout simplement quitter, il n'y a aucune autre solution", a conclu M. Prévost.

ysoucy@ledroit.com

© 2006 Le Droit. Tous droits réservés.