C'est son premier emploi sûr et stable depuis la fin de ses études.

C'est son premier emploi sûr et stable depuis la fin de ses études.

Aussitôt, les projets prennent forme, semblent pouvoir se concrétiser.

«Bien que ce soit ma deuxième année sur le marché du travail, ce sera ma première à temps plein, souligne Amélie. À l'aube de mes 25 ans, mon amoureux et moi en sommes à faire des choix pour notre futur et nous avons grandement besoin de conseils.»

David, pour sa part, n'a pas encore cette stabilité. Âgé de 32 ans, il fait un retour aux études depuis trois ans. Il lui en reste trois avant de compléter sa maîtrise.

«Sa dette étudiante, qui augmente à chaque année, nous préoccupe beaucoup», insiste Amélie.

Cette dette atteint déjà 17 500$ et devrait encore s'accroître de 11 000$ au cours des prochaines années.

«Malgré cela, poursuit la jeune femme, nous aimerions réaliser le projet d'avoir un premier enfant, ce qui nous demanderait de déménager l'été prochain.»

Le logement

Leur logement actuel est en effet trop exigu pour accueillir un bébé. Lequel est déjà davantage qu'une vague intention.

«On y travaille, confie Amélie. Tout dépend de la nature, mais on aimerait que ça soit bientôt.»

Une préoccupation subsiste, cependant. «J'apporte le salaire principal, s'inquiète-t-elle. Avec un congé parental, que se passerait-il?»

Bonne question. «Chose certaine, ce ne sera pas le père qui va prendre ce congé», insiste Richard La Ferrière, directeur régional pour la planification financière chez TD Waterhouse. «Il étudie à temps plein et il a trois emplois.»

David gagne en effet l'essentiel de son revenu annuel de 24 000$ durant l'été. Pendant ses trimestres universitaires, il travaille à temps (très) partiel dans un petit commerce et à l'université.

Amélie, dans l'enseignement, touche pour sa part un salaire de 39 200$.

À la naissance de l'enfant, le couple aura le choix entre le régime de congé parental de base de 55 semaines et le régime particulier, concentré sur 43 semaines.

Selon la seconde option, et en supposant qu'Amélie prenne l'ensemble du congé parental durant les 40 premières semaines, les prestations seraient calculées au taux de 75% de son salaire hebdomadaire. Durant cette période, le ménage subirait ainsi une réduction de son revenu brut d'environ 7350$.

«Après impôt, ce n'est pas si dommageable, commente Richard La Ferrière. Leur loyer n'est que de 550$ et ils ont peu d'obligations. S'ils demeurent dans leur logement actuel, et même s'ils déménagent dans un logement à 700$ comme ils en ont le projet, ce n'est pas un empêchement. La réponse est oui: ils peuvent avoir un bébé.»

Bonne nouvelle, mais qui nécessite des précautions. David et Amélie sont conjoints de fait, situation reconnue par la RRQ et le fisc mais non par le Code civil, rappelle le planificateur. En cas de décès d'un des parents, l'héritage échoirait à l'enfant.

«Je leur recommande de faire un testament et un mandat en cas d'inaptitude.»

Une maison, autour du bébé?

David a réussi à épargner plus de 20 000$ dans son REER, ce qui est déjà un exploit. Cette somme pourrait servir à l'achat d'une maison - un autre projet latent.

«Désirant rester dans l'île de Montréal, nous aimerions savoir s'il serait plus avantageux de demeurer locataires ou bien d'investir dans une propriété», s'enquiert Amélie.

Selon les calculs de notre expert, le couple, qui gagne quelque 63 000$ par année, pourrait en théorie consacrer jusqu'à 1680$ par mois aux paiements hypothécaires, impôt foncier et frais de chauffage, si on utilise le barème d'un maximum de 32% des revenus mensuels bruts. Il s'agit du triple de leur loyer actuel.

«Quand je leur ai cité ce chiffre, relate M. La Ferrière, ils m'ont regardé en me disant qu'ils ne pourraient jamais y arriver et c'est vrai.»

D'autant plus que ces mensualités ne leur ouvriraient la porte que d'une propriété de 200 000$.

«À moins d'aller dans le 450 - et dans le fond du 450! -, ils ne trouveront pas de maison de ce prix», constate-t-il.

"Revamper le REER"

Il leur suggère plutôt de «revamper le REER» d'Amélie, présentement à sec, en y versant la différence entre leur loyer actuel et la mensualité hypothécaire d'une propriété - ou à tout le moins ce que leur budget leur permettra d'épargner.

Pendant un an ou deux, ils pourront ainsi accroître le capital disponible pour la mise de fonds.

Quand David aura terminé ses études, les revenus du couple et leurs épargnes leur permettront de mettre ce projet en branle.

Ce qui soulève une autre question: David devrait-il consacrer son REER de 20 000$ au remboursement de sa dette d'études? «Il y a des pour et des contre, répond le planificateur. Le pour: le couple ne s'endetterait pas. C'est le seul pour.»

Le contre, c'est que ce capital, disponible pour l'achat d'une maison, servirait à effacer une dette qui n'est pas exigible tant que David n'aura pas obtenu un emploi à temps plein. Les intérêts sur cette dette donneront alors droit à des crédits d'impôt. C'est donc dire que le taux d'intérêt de 6,75% ne serait en fait que d'environ 4%.

S'il faut réduire une dette, mieux vaut plutôt se consacrer au prêt auto à 8,7% et au solde de 2200$ sur la carte de crédit.

Priorité: le couple doit faire un budget précis et dégager une épargne qui sera versée dans le REER d'Amélie.

Le bébé est proche, la maison suivra bien.