Le lion de la Banque Royale ou les chevaux de Wells Fargo?

Le lion de la Banque Royale ou les chevaux de Wells Fargo?

Avec la hausse du huard, les Canadiens sont tentés de magasiner de l'autre côté de la frontière.

Doivent-ils en profiter pour faire le plein de titres de banques américaines en pleine crise du crédit aux États-Unis?

Absolument, répond François Rochon sans hésiter. «Je ne sais pas si le pire de la crise est passé, mais je sais qu'on n'en parlera plus dans cinq ans, dit le président de Giverny Capital. Je crois qu'on peut doubler son investissement en cinq ans en choisissant les compagnies les plus solides.»

Adepte de la philosophie d'investissement à long terme de Warren Buffett, le président de Giverny Capital suggère notamment les titres de US Bancorp et de Citigroup - oui, la même société qui vient de radier 8 milliards $ à ses éléments d'actif en raison de ses déboires dans le papier commercial adossé.

«Citigroup devrait s'en remettre, même si elle a été un peu écorchée, dit François Rochon. Comme la société a fait 20 milliards $ de profits l'an dernier, elle peut se permettre ces radiations.»

Wells Fargo

François Rochon a aussi un faible pour Wells Fargo. La société de San Francisco, qui exploitait le célèbre service de courrier et de diligences Pony Express à une autre époque, est même son choix numéro un parmi les grandes banques américaines.

«J'aime la culture de l'entreprise et la qualité de ses dirigeants, dit-il. Ses activités sont très diversifiées et elle gère bien la courbe des taux d'intérêts.»

Moins risqué au Canada

Vincent Delisle, stratège en chef de Scotia Capitaux, préfère miser sur les banques canadien-nes.

«Elles sont généralement de meilleures compagnies, dit-il. Elles sont moins à risques, elles offrent un meilleur dividende et nous les connaissons mieux que les banques américaines.»

Même à l'approche de la divulgation de leurs pertes reliées à la crise du crédit, la confiance de Vincent Delisle envers les banques canadiennes est inébranlable.

«Je les conseillerais même aux investisseurs américains», dit-il.