Si vous voulez acheter un véhicule neuf, il vaut mieux attendre au 1er janvier prochain pour obtenir des constructeurs un prix conforme à la montée en flèche du dollar canadien, affirme à La Presse Affaires le président de l'Association pour la protection de l'automobiliste, George Iny.

Si vous voulez acheter un véhicule neuf, il vaut mieux attendre au 1er janvier prochain pour obtenir des constructeurs un prix conforme à la montée en flèche du dollar canadien, affirme à La Presse Affaires le président de l'Association pour la protection de l'automobiliste, George Iny.

Et cela même si Gravel Auto offre des «paiements mensuels égaux à ceux annoncés aux États-Unis» dans ses concessions de GM et vient d'ajouter la TPS à 5%, appuyée par Chassé Toyota et le constructeur Subaru.

Hamel Saint-Léonard réplique avec des «mensualités moins chères qu'aux États-Unis et la TPS à 5%» pour ses véhicules GM.

Et d'autres multiplient les rabais: taux d'intérêt, pneus d'hiver, essence.

«C'est pas encore assez, lance George Iny. Il faut que les constructeurs proposent des prix américains, pas seulement les concessionnaires. N'achetez pas maintenant. Si la clientèle tient son bout, les constructeurs vont finir par bouger. Aller aux États-Unis n'est pas intéressant pour ceux qui louent leur véhicule», dit-il.

«En décembre, pour attirer une clientèle distraite par ses achats de Noël, des constructeurs comme Mazda vont multiplier les promotions», dit-il.

«Subaru passe au 5% de TPS dans l'espoir de ralentir les achats aux États-Unis; ce constructeur est l'un des seuls à ne pas défendre à ses concessionnaires américains de vendre à des Canadiens et ses prix sont de 8000$ à 15 000$ plus élevés au Canada».

Des constructeurs font preuve de mauvaise volonté, selon George Iny.

«Toyota et Honda font tout pour entraver les achats aux États-Unis et d'autres multiplient les représailles. Les écarts de prix demeurent considérables même pour des voitures comme la VW Rabbit, vendue 20 000$ au Canada, mais 15 500$ aux États-Unis avec plusieurs options incluses.»

Des autocollants bilingues et des feux de jour différents n'ajoutent pas des milliers de dollars au coût du véhicule, ajoute George Iny.

«Le client n'est pas dupe. Les constructeurs surestiment sa naïveté. J'espère qu'ils verront plus clair.»

Gravel Auto n'offre pas une formule parfaite, reconnaît George Iny, mais bien meilleure que celle du concessionnaire moyen qui menace de ne pas donner de service, ni de garantie sur les véhicules achetés aux États-Unis.

«On traite le client avec mépris.»

Surchargé de demandes d'aide, George Iny doit embaucher du personnel pour seconder ses membres.

De leur côté, les associations de concessionnaires devraient mieux défendre leurs membres auprès des constructeurs, estime-t-il. L'industrie profite cependant de ventes élevées qui atteindraient 1,7 million d'unités cette année au Canada.

Au Québec, le PDG de la Corporation des concessionnaires d'automobiles, Jacques Béchard, confirme s'attendre à 400 000 ventes cette année, soit près d'un record.

Dans ce contexte, M. Béchard se dit «préoccupé des prix américains, mais ce n'est pas la panique, car les achats aux États-Unis demeurent marginaux, sauf pour les véhicules luxueux».

Pour préserver le marché de ses 850 concessionnaires, M. Béchard voudrait bien convaincre les constructeurs d'ajuster leurs prix, mais il «n'a aucun pouvoir sur ça. Plusieurs constructeurs s'en viennent par contre avec un programme de rabais de la TPS».