Les femmes attendent trop souvent que l'âge ou un événement majeur lié à leur conjoint (comme le divorce) les forcent à réagir avant de s'impliquer dans la gestion des finances.

Les femmes attendent trop souvent que l'âge ou un événement majeur lié à leur conjoint (comme le divorce) les forcent à réagir avant de s'impliquer dans la gestion des finances.

C'est la conclusion principale faite par le Banque TD alors que l'institution financière publie lundi un sondage réalisé auprès de 995 Canadiennes âgées de 25 à 69 ans.

Les données révèlent que parmi les femmes ayant vécu un événement majeur, 65% se sont impliquées davantage dans les finances après un divorce. Aussi, 61% ont attendu la maladie ou l'invalidité du conjoint avant de faire de même, et 59% l'on fait après le décès de leur partenaire.

Ce qui inquiète la TD, c'est que les événements liés au conjoint incitent davantage les femmes canadiennes à gérer leur argent que l'évolution de leur situation individuelle.

Par exemple, 47% des répondantes au sondage disent avoir pris en charge leur finances après avoir été touchées par la maladie ou l'invalidité, 46% après avoir perdu leur emploi et 43% après la naissance d'un enfant.

Rien de trop rassurant pour Patricia Lovett-Reid, première vice-présidente de TD Waterhouse Canada.

«La perte de l'époux ou du conjoint a manifestement un effet plus dévastateur sur la situation financière des femmes que les changements importants qui peuvent les toucher elles-mêmes, reconnaît Mme Lovett-Reid. Cette constatation dénote que les femmes se fient trop à leur conjoint en ce qui concerne la planification financière et la gestion des placements du ménage.»

La haute dirigeante de TD Waterhouse reconnaît que ses affirmations peuvent sembler pessimistes. Elle souligne que 16% des femmes ont un «plan B» financier dans l'éventualité d'un divorce.

«Personne n'aime songer au divorce, et encore moins le planifier, ajoute-t-elle. Cependant, près de quatre mariages sur dix se terminent avant le trentième anniversaire de mariage, et l'expérience montre que le divorce touche en général les femmes plus durement que les hommes.»

Autre constatation provenant du sondage: les femmes attendent souvent de vieillir avant de se donner un plan B en cas de maladie grave ou de mort subite de leur conjoint.

Ainsi, six femmes sur dix n'ont jamais concocté de tel plan et au moins sept sur dix n'ont rien prévu en cas d'espérance de vie prolongée, de perte d'emploi, d'effondrement du marché de l'habitation ou de divorce.

L'âge amène par contre davantage de sagesse. Ainsi, 34% de celles âgées de 25 à 35 ans ont prévu le coup s'il leur arrivait un événement marquant et 48% de celles de 46 à 69 ans l'ont fait.

Si la vie devait se prolonger, 16% des femmes de 25 à 35 ans auraient déjà des solutions financières, contre 42% de celles ayant 56 à 65 ans.

«Le problème est que si vous attendez trop pour élaborer votre plan B, fait remarquer Patricia Lovett-Reid, le nombre d'années dont vous disposerez pour en assurer la solidité financière est limité.»

Enfin, voici quelques autres données tirées du sondage:

- Les Québécoises auraient une approche plus «décontractée» face à la gestion financière que les autres Canadiennes;

- 55% des répondantes affirment que leur situation financière est une réussite;

- Une femme sur quatre ne fait aucune planification;

- 52% des Canadiennes reçoivent l'aide de spécialistes en finances et 50% participent aux investissements de leur ménage;

- Une répondante sur deux dit ne pas connaître beaucoup le domaine de l'investissement.

Le sondage a été réalisé du 14 au 19 septembre par TNS Canadian Facts.