Le crédit facile transforme aussi les moeurs des prêteurs immobiliers. Avant l'an 2000, le marché des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis se limite au financement de maisons mobiles et aux emprunteurs qui utilisent leur maison pour consolider leurs dettes.

Le crédit facile transforme aussi les moeurs des prêteurs immobiliers. Avant l'an 2000, le marché des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis se limite au financement de maisons mobiles et aux emprunteurs qui utilisent leur maison pour consolider leurs dettes.

Mais cela change. En 2006, les hypothèques à risque représentent 22% des nouvelles hypothèques accordées aux Américains, par rapport à seulement 7% cinq ans plus tôt, selon la Mortgage Bankers Association.

Les prêteurs innovent avec des produits exotiques, comme des hypothèques sans remboursement de capital durant une période déterminée, et des hypothèques à amortissement négatif (au lieu de baisser, le montant du prêt s'élève au fil des ans).

Apparaissent aussi des hypothèques appelées 2/28. Durant les deux premières années, les emprunteurs ont droit à un taux d'intérêt promotionnel.

Les faibles mensualités encouragent les acheteurs à se permettre une maison au-dessus de leurs moyens. Mais l'illusion est de courte durée. Pour les 28 années suivantes, le taux d'intérêt grimpe: il est alors environ 3% plus élevé que le taux offert aux bons clients.

Les prêteurs deviennent aussi plus laxistes. Ils accordent des prêts sans obliger leurs clients à documenter leurs sources de revenus (hypothèques Alt-A). Cela ouvre la porte à de fausses déclarations.

D'ailleurs, un sondage mené par la Mortgage Asset Research Institute en avril 2006, révèle que 90% des emprunteurs ont gonflé leurs revenus de plus de 5%, et que 60% d'entre eux les avaient gonflé de plus de 50%.

Les constructeurs de maisons neuves participent à l'emballement du système. Pour maintenir la vente de leurs maisons, plusieurs se lancent eux-mêmes dans le business du prêt hypothécaire. Un terrain glissant

Pour conclure des ventes, certains suggèrent à leurs clients d'augmenter leurs revenus afin de décrocher un prêt suffisant. Aujourd'hui, les clients vivent un cauchemar financier et les constructeurs sont poursuivis (la société américaine Beazer, par exemple).