Le plus important prêteur hypothécaire américain, Countrywide Financial (CFC), a indiqué jeudi qu'il avait dû emprunter 11,5 G$ US à un groupe de 40 banques afin de financer ses prêts.

Le plus important prêteur hypothécaire américain, Countrywide Financial [[|ticker sym='CFC'|]], a indiqué jeudi qu'il avait dû emprunter 11,5 G$ US à un groupe de 40 banques afin de financer ses prêts.

Le titre de Countrywide Financial, qui fait partie des 21 «primary dealers» de la Réserve fédérale américaine, a dégringolé mercredi après avoir été déclassé par Merrill Lynch.

Le coût de la protection des créances a également bondi, exacerbant les craintes des marchés financiers déjà hantés par la crise actuelle issue du marché hypothécaire.

Les participants du marché redoutent que l'activité de prêts de Countrywide soit sérieusement compromise si ce dernier ne peut accéder à un financement à court terme, dans le contexte actuel de contraction du crédit.

Des analystes chez Merrill Lynch sont même allés jusqu'à dire que, dans le pire des scénarios, le numéro un américain des prêts hypothécaires pourrait déposer son bilan.

Certes, Countrywide a accès à plusieurs sources de financement, dont les opérations d'escompte de la Réserve fédérale en situation d'urgence, qui permettent aux banques d'emprunter des liquidités contre garantie à un taux d'intérêt supérieur au taux directeur de la banque centrale.

Toutefois, un plongeon de 13 % de l'action Countrywide et la hausse du coût de la protection du crédit ont suscité l'inquiétude des investisseurs.

La crise traversée par Countrywide pourrait inciter la banque centrale américaine à réagir davantage au malaise qui prévaut actuellement sur les marchés, celle-ci ayant jusqu'ici jugé peu probable que ces événements puissent altérer sérieusement les perspectives économiques à long terme.

Les «primary dealers» sont des opérateurs autorisés par la Réserve fédérale à piloter le placement des bons du Trésor auprès des autres établissements financiers et des invididus. Ils participent aux opérations de la banque centrale américaine sur le marché monétaire, l'un des moyens par lesquels celle-ci conduit sa politique monétaire.

Les 21 banques bénéficiant de ce statut particulier forment l'élite des institutions financières les plus renommées de Wall Street. Figurent parmi elles des géants comme Merrill Lynch, Morgan Stanley, Citigroup et Goldman Sachs.

La liste de ces «primary dealers» s'est réduite comme peau de chagrin au cours des dernières années, essentiellement en raison de fusions-acquisitions ou de changements stratégiques. De nombreux spécialistes se demandent si le statut n'a pas perdu de son prestige, étant donné la nature changeante des marchés et des stragégies d'investissement.

Bien qu'il soit encore trop tôt pour dire quel sera le sort du géant américain des prêts hypothécaires, il est rare de voir une institution financière de cette envergure en proie à des difficultés majeures.

En effet, les investisseurs actuels n'ont souvenance d'aucune faillite d'un «primary dealer». Pourtant, c'est déjà arrivé, avec le naufrage spectaculaire de Continental Illinois National Bank and Trust Company en 1984 et la déroute de Drexel Burhnam en 1990.