L'Autorité des marchés financiers (AMF) a décidé de frapper fort dans un autre scandale financier.

L'Autorité des marchés financiers (AMF) a décidé de frapper fort dans un autre scandale financier.

Elle réclame une peine d'emprisonnement et des amendes totalisant 647 000$ dans le dossier du Groupe financier Fides, de Drummondville.

Les deux protagonistes de Fides sont Gaby Cournoyer et David Allaire, que l'AMF poursuit en Cour du Québec. Gaby Cournoyer fait l'objet de 69 chefs d'accusation pour avoir recueilli des fonds sans prospectus et avoir agi comme conseiller financier sans permis.

La peine réclamée est de 393 000$ plus l'emprisonnement «aux motifs de l'exemplarité, des pertes importantes subies par les investisseurs et de l'utilisation grossièrement négligente des fonds recueillis».

Pour David Allaire, qui aurait amassé des fonds et agi à titre de courtier sans permis, l'AMF réclame une amende de 254 000$.

Gaby Cournoyer réplique

Hier, en fin de journée, Gaby Cournoyer a rappelé La Presse Affaires pour s'expliquer. Selon ses dires, les rendements offerts oscillaient autour de 36% et l'argent était cautionné par la Mutuelle des Amériques.

Cette mutuelle refuse de payer la caution aujourd'hui. «On n'a jamais tordu un bras à personne pour investir, ni même fait de publicité. Le droit civil du Québec nous permet d'emprunter de l'argent et de le prêter à qui on veut», dit-il.

Selon M. Cournoyer, Fides confiait la gestion de l'argent à quatre fournisseurs distincts. Or, les quatre ont connu des problèmes au cours du même automne.

«Eux nous ont fait défaut. Eux ont perdu l'argent. Les enquêtes sont ouvertes», dit-il. Ces fournisseurs sont des sociétés d'investissement privées qui n'ont pas de permis de l'AMF, dit Gaby Cournoyer. Elles géraient chacune un minimum de 10 millions de dollars, dont l'argent de Fides.

Parmi elles, dit M. Cournoyer, on retrouve Dominion Investment, des Bahamas, cette entreprise que présidait Martin Tremblay, aujourd'hui emprisonné pour blanchiment d'argent. Gaby Cournoyer mentionne également l'entreprise Gestion 2007 International, de Saint-Hyacinthe, la société Méga Prêt, possiblement de Montréal, et le gestionnaire Jacques Gagné.

Gaby Cournoyer soutient avoir fait ses recherches avant de leur confier l'argent des investisseurs, mais dit aujourd'hui n'avoir qu'un vague souvenir de l'identité des individus derrière ces entreprises.

Les quatre fournisseurs ont fait défaut en même temps? «Ça vous arrive parfois d'aller en auto et de faire un flat? Imaginez-vous maintenant de faire quatre flats en l'espace d'une heure. C'est ce qui est arrivé: les quatre ont fait défaut en dedans de six mois», dit M. Cournoyer, qui estime que la suspicion créée par l'affaire Norbourg n'est pas étrangère à ces problèmes.

Nous avons tenté de retracer l'entreprise Mega Prêt dont Gaby Cournoyer fait mention, mais sans succès. La société Gestion 2007 International existe, mais nous n'avons pu joindre le propriétaire, Rock Robert Bilodeau, la société ne figurant pas dans le bottin téléphonique.

Les investisseurs ne pourront être indemnisés par l'AMF dans cette affaire, puisque les gestionnaires de fonds n'étaient pas inscrits.

«Les investisseurs doivent être prudents avant de choisir un intermédiaire de marché et s'assurer qu'il est inscrit auprès de l'AMF», dit le porte-parole, Frédéric Alberro.