Les ministres des Finances de l'Union européenne (UE) ont choisi Dominique Strauss-Kahn comme candidat à la direction du Fonds monétaire international (FMI). La Grande-Bretagne et les Pays-Bas ont cependant émis des réserves sur le processus de nomination.

Les ministres des Finances de l'Union européenne (UE) ont choisi Dominique Strauss-Kahn comme candidat à la direction du Fonds monétaire international (FMI). La Grande-Bretagne et les Pays-Bas ont cependant émis des réserves sur le processus de nomination.

Le Portugal, qui conduisait les négociations au sein du Bloc des 27, a annoncé mardi que l'UE soutiendrait la candidature de M. Strauss-Kahn, ancien ministre français des Finances, après le départ de l'Espagnol Rodrigo Rato en octobre prochain pour raisons familiales.

Traditionnellement, la direction du FMI est occupée par un Européen alors que celle de la Banque mondiale revient à un Américain. Le conseil d'administration du FMI devrait approuver le candidat choisi par l'Union européenne.

Mais le ministre britannique des Finances, Alistair Darling, a affirmé qu'il était temps que ce système change et que le poste devrait pouvoir être occupé par des candidats venus d'autres parties du monde.

«Nous pensons que tous les membres du FMI doivent pouvoir donner leur avis (...) et ensuite, bien sûr, choisir le meilleur candidat pour le poste», a-t-il déclaré. «Nous ne croyons pas que le choix automatique d'un candidat européen pour le FMI, comme il y a un candidat américain pour la Banque mondiale, est tenable à long terme».

Selon lui, la Grande-Bretagne aurait voulu plus de temps pour sélectionner quelqu'un, même s'il a qualifié M. Strauss-Kahn de candidat «crédible».

Le ministre néerlandais des Finances, Wouter Bos, avait déclaré un peu plus tôt que la course était encore «ouverte» entre un candidat européen et des candidats d'autres parties du monde.

La ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, a observé pour sa part que si la manière de choisir un candidat pour le FMI était remise en cause, elle devait aussi l'être pour la Banque mondiale.

Dans un entretien au Journal du Dimanche , le président français, Nicolas Sarkozy, avait plaidé pour que Dominique Strauss-Kahn soit le candidat de la France mais aussi de l'Europe pour prendre la tête du FMI car il lui a «paru être le plus apte à ce poste».

«Je sais que c'est un poste très convoité. Pour l'obtenir, il faut avoir une forte crédibilité, une expérience incontestable, être polyglotte, Dominique Strauss-Kahn a ces qualités», jugeait le président de la République française.

«Lui et moi avons la même vision du fonctionnement du FMI. Et je devrais priver la France de sa candidature parce qu'il est socialiste?» demandait également Sarkozy.